Avachis dans mon fauteuil, les premiers rayons du soleil percent l'épaisse couche nuageuse du ciel .
Je laisse mon esprit vagabonder et chaque tension nerveuse se dénouer. Malgré la gueule de bois qui dévaste mon estomac, j'essaie de chasser la culpabilité qui ne m'a toujours pas quitté depuis hier.
Je lui avais promis. Promis de ne pas retomber dans ce cercle vicieux qui pendant près d'un an a fait de moi un vrai zombie. Et si je rechute, je sais que je ne me relèverais pas et surtout, qu'elle ne me le pardonnera pas.
L'alcool associé au laroxyl a fait beaucoup de dégâts. Je passais mon temps à dormir et mes périodes d'éveil étaient rythmées par ses deux poisons. Clément m'aidait comme il le pouvait, mais ce n'était pas suffisant. Au fond de moi, j'espérais que ce cocktail explosif finisse par me faire crever, mais une petite chose d'un mètre soixante se trouvait sans cesse dans mes pattes.
Je me souviens du jour où elle m'a regardé dans les yeux armée d'une détermination que je ne lui connaissais pas, alors qu'elle déversait mon tube entier d'anxiolytique dans le lavabo de la cuisine. J'aurais pu l'arrêter mais la colère qui s'était glissée entre-temps dans ses iris m'en avait empêché. Alors j'ai fait la seule chose que mon corps me réclamait. J'ai hurlé comme jamais je ne l'avais fait auparavant et dans un excès de rage mon poing droit est venu percuter le mur en pierre du salon.
Dans la minute qui a suivi, je me suis effondré au sol comme un pantin désarticulé et j'ai chialé comme un gosse.
Les toutes premières larmes depuis... depuis leur disparition.
Une couverture chaude est venue se poser sur mes épaules, et deux petits bras frêles ont entouré mon cou alors qu'une petite voix féminine et fragile m'intimait de me calmer. C'est à ce moment précis que je lui ai juré de ne plus retoucher à cette merde.
Je ne l'ai pas fait pour moi. Je l'ai fait pour elle.
Perdre Charlie et Leo, est toujours aussi difficile à accepter, mais si je venais à perdre mon petit bonbon, l'ancien Julian, disparaîtra pour toujours et ça, je ne le veux pas.
Ce petit bout de femme me maintient en vie et même si je ne serais plus jamais le même homme, j'ai besoin de percevoir dans le reflet de ses pupilles le côté humain qui me caractérisait tant par le passé.
Quatre ans et demi qu'elle est mon antidote, quatre ans et demi qu'elle s'obstine à vouloir me sauver du côté sombre qui domine les trois quart de mon être. Et il a suffit d'une seule soirée pour foutre en l'air tous mes efforts et briser ma promesse.
Ce matin je me suis réveillé en sueur alors qu'un petit corps chaud était allongé de tout son long sur le mien la tête logée sur ma poitrine. Mes paumes, ses coquines étaient posées sur ses deux globes et j'ai immédiatement juré entre mes dents. Je ne me rappelle pas m'être déshabillé hier et les quelques bribes de souvenirs qui me reste sont floues.
Moi en boxer, et elle en petite tenue... non elle ne m'aurait pas laissé faire ça.
Putain j'espère ne pas avoir déconné !
D'un geste lent et délicat je l'ai repoussé de ma gaule matinale tout en retenant ma respiration et lorsque je l'ai senti gigoter sous mes doigts, je n'ai pas hésité à lui murmurer un ''chut rendors-toi'' tout en la recouvrant du petit plaid qui se trouvait à nos pieds.
J'ai pris une douche rapide et je suis partie comme un voleur au bureau.
Malgré mes quelques heures de sommeil, je ne suis pas en très grande forme. En plus de mon estomac qui menace de se vider d'un instant à l'autre, Blanche-Neige s'est joué de moi toute cette nuit. Elle a envahi mes songes d'une manière étrange et qui à cet instant me donne la gerbe.
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Au-Delà Des Apparences
RomansaAvocat au caractère bien trempé, Julian ne lésine pas sur les moyens, quand il s'agit de sa carrière. Un pion après l'autre, il se joue des plus grands. Un appétit insatiable, qui ne se cantonne pas aux salles d'audiences. En quête perpétuelle d'...