JULIAN

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L'excès de confiance qui émanait d'elle il y a de cela à peine quelques secondes, s'est volatilisé à l'instant même où cette ordure a ouvert sa bouche en employant un ton hautain et moqueur.

Son corps tendu à l'extrême cherche mon regard. Ses doigts tentent de se fondre dans les miens, mais je ne réagis pas.

Je suis en plein dilemme.

Le tuer... ou lui laisser la vie sauve mais avec quelques morceaux en moins.

Tels deux chiens de faïence, chacun tente à sa manière de déstabiliser l'autre silencieusement.

Il attend que je le cogne, que je perde mon sang-froid. Je le vois dans son sourire narquois.

Me rabaisser à son niveau, non, je ne lui ferais pas ce plaisir.

Par contre inverser la vapeur, ça je peux le faire...

— Jay ! Je ne t'ai pas invité pour chercher la merde ! Tu n'as plus quinze ans bordel !

La voix grave et autoritaire de Stanton sonne la fin de notre affrontement visuel.

Oups, Tonton n'est pas content.

Il bouscule son neveu d'un coup d'épaule bien ferme et le toise jusqu'à le pousser à baisser les yeux vers le sol.

Tonton Stanton 1/ petit merdeux : 0

— Désolé, marmonne-t-il à l'attention de Meghan. Tu penses que toi et moi, on pourrait... aller discuter rien que tous les deux avant ton départ ?

Il est sérieux le type ?!

Jamais de la vie je te laisserais seule avec elle, mec !

Et le voilà qu'il frotte ses mains moites contre le bas de son smoking tout en implorant du coin de l'œil ma princesse d'accepter sa demande.

Ce type n'a vraiment peur de rien ma parole !

Si avec les femmes son air de chien battu fonctionne, avec moi, c'est un échec complet.

En un seul petit pas, je me glisse derrière mon trophée et viens étouffer l'oxygène qui sépare nos corps en emboîtant ses fesses contre mon bas-ventre.

Tel un puzzle, j'ai trouvé la pièce parfaite qui comble mon vide.

Ma tempête de souffle s'abat sur les quelques mèches orphelines nichées sur sa nuque alors que ma paume gauche se hisse avec sensualité sur son flanc que je taquine de la pulpe de mes doigts. Ses muscles se contractent sous mon passage lent, très lent et j'aime ça. Je continue en envahissant le centre de ses émotions. Son ventre. Mon pouce joue avec le bout de son nombril à travers le tissu ce qui me vaut aussitôt un bon coup de bassin contre mon entrejambe.

— Doucement chérie, je souffle en mordillant l'un de ses lobes.

Elle déglutit pendant je me régale de la réaction de ''mister freeze'' qui fond sous mon regard de vainqueur.

Elle est à moi mec !

Maintenant que j'ai toute son attention, je laisse mes lèvres faire des miracles aux creux de son cou si parfait. Le bout de ma langue ressort légèrement à chaque baiser que je dépose sur sa peau de pêche.

J'ignore la bouche de Stanton grande ouverte, ou encore les brouhaha qui nous visent.

Il n'y a qu'elle, lui et moi.

Vas-y mec viens prendre ta branler !

Sa mâchoire tressaute. Mais ce n'est toujours pas suffisant pour qu'il se jette dans la gueule du loup.

— Laisse-toi faire, ok ? je lui dicte à voix basse.

Elle a à peine le temps d' hocher la tête que je la retourne face à moi comme un homme ferait tournoyer sa femme sur elle-même au rythme d'une musique. Je m'empare de son visage en coupe, caresse de mes pouces ses pommettes saillantes et sans croiser ses iris, j'écrase ma bouche sur la sienne.

J'entends un ''putain'' bien audible mais ça ne me suffit pas.

Il n'en a pas assez vu. Et je n'en n'ai pas assez eut.

Le gémissement qui flirte sur ma chair gonflée m'en demande plus.

Enfoiré, c'est pour toi !

Ma langue demande accès à sa boite aux trésors. Elle hésite, alors je lèche avec avidité cette petite parcelle, à la fois sucrée et salée.

Accepte mon cadeau. Je te dois bien ça, bordel !

— Laisse-moi entrer, je la supplie contre ses lèvres tout en chuchotements

Je sens qu'elle cherche mon regard mais je ne peux l'affronter. Je ne veux pas me dégonfler.

Pas maintenant que je suis tout près du but.

Ses doigts posés fébrilement sur mes joues, tremblent. Elle a peur, je le sens.

Elle s'amuse avec mon nez, avec mes nerfs aussi...

— Embrasse-moi, Meghan. C'est un ordre, je lui dicte autoritaire et sûre de moi.

Au-Delà Des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant