Au-Delà Des Apparences

JULIAN

Miss cougar...

Merde !

À ma grande surprise, il semblerait que je ne sois pas le seul à la connaître.

Meghan est rouge comme une tomate trop mûre, et ses mains, crispées sur le bois de son assise, sont devenus aussi blanche que ma gueule.

—Tu l'as connais ? je demande tout bas.

—Je, enfin, je suis pas sûre...

—Pourtant vu ta tronche il n'y a pas de doute.

Comment je peux encore trouver la force de la taquiner alors qu'en une microseconde cette femme peut foutre mon avenir en miettes...

Elle s'avance vers nous avec un côté distingué que je ne lui connaissais pas. Ses yeux gris bleu s'écarquillent légèrement et je suis conscient qu'à cet instant, je suis mort.

Enfin peut-être pas... Vu le clin d'œil qu'elle me tend.

—Prend place mon petit chou à la crème, lance mon boss debout, en tirant la chaise placé à côté de la sienne.

Elle s'assoit, nous observe l'un après l'autre silencieuse, puis étire ses lèvres en guise de paix.

—Enchantée de faire enfin votre connaissance. Peter a été très élogieux à votre égard monsieur Harper et je suis ravie de faire enfin votre connaissance.

—Moi aussi Madame, je répond de mon sourire le plus charmeur.

—Oh appelez-moi Rachel, je ne suis pas si vieille que ça.

Cette conversation a comme un goût de déjà vu.

Sans réfléchir je m'empare de sa main droite posée sur la nappe blanche et lui accorde un baisemain digne de ce nom.

Prends ça dans ta face Stanton !

—Enchanté moi aussi, Rachel.

Un ton mielleux et voilà que monsieur : je drague ''la gonzesse d'un autre'', gesticule sur sa chaise.

À son tour, ma chipie tend sa main tremblotante vers miss cougar qu'elle se saisit aussitôt.

—Enchanté madame Harper. Je suis certaine que vous et moi avons beaucoup de choses en commun, lui lance-t-elle avec un élan de tendresse.

Mon petit bonbon acquiesce brièvement toujours aussi écarlate.

La voir si déstabilisée devrait me réjouir. Mais ce n'est pas le cas.

D'un geste attentionné je lui caresse le haut de sa cuisse et passe mon bras droit autour de sa taille.

Sur le coup elle se crispe, puis sous l'effleurement de mes doigts, se détend.

—Mon neveu doit nous rejoindre pour le dessert si ça ne vous gêne pas. Il vit ici et tient son propre cabinet médical. Du coup je me suis permis de l'inviter à notre table à la fin du repas. Vous n'y voyait pas d'inconvénient ?

M'en fout tant que j'ai ma promotion.

—Non du tout monsieur Stanton, je rétorque détendu.

Les plats s'enchaînent les uns après les autres alors que la conversation tant attendue tarde à arriver.

—Venons-en aux choses sérieuses Harper. Si vous êtes toujours d'accord pour ce poste d'associé que vous méritez amplement, je souhaiterais savoir si vous êtes prêt à prendre les rênes de mon nouveau bébé qui se situe à Washington. Le cabinet est ouvert depuis peu mais j'ai besoin d'une personne comme vous pour le faire décoller comme il se doit. Êtes-vous prêt à déménager et donc à quitter New York ?