JULIAN

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Une demi-bouteille de vodka ingurgitée, et voilà que mon appartement s'est transformé en un lieu hautement sécurisé. Pas moins de quatre serrures me font face alors que je ne possède qu'une seule clé.

Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?!

J'insère le bout de ferraille dans un des trous, mais rien ne se passe. J'en essaye un deuxième, mais toujours rien.

Je m'éloigne d'un petit pas en chancelant légèrement afin d'avoir une vue plus dégagée, mais cette porte se joue de mon état d'ébriété. Toutes les serrures viennent de bifurquer sur le mur à ma droite, alors que cette foutue planche de bois m'adresse maintenant un clin d'œil.

Ok, je crois qu'il faut vraiment que j'aille pioncer.

J'écrase le plat de ma main sur madame la blagueuse, colle mon oreille dessus, mais aucun bruit n'en ressort. Je pourrais la défoncer jusqu'à ce qu'elle cède, mais finir en taule pour tapage nocturne ne me dis rien qui vaille.

Quoique... ils pourront certainement me dépanner d'un lit.

— Mon piti bon-bon...

Ma bouche est tellement pâteuse que je parviens à peine à articuler.

— Me-ghan !

Accroupi et dos au battant, ma voix grave a enfin retrouvé le chemin de la sortie. Vu le silence qui persiste je doute qu'elle m'aie entendu.

Je m'empare de mon téléphone afin de composer son numéro, mais quand je fais défiler la liste de mes contacts, je m'aperçois que toutes les lettres sont en pleine partouze. Elles sont toutes entremêlées les unes aux autres, et je ne veux pas risquer de me planter sur le destinataire de mon appel. Il ne manquerait plus que je tombe sur ma mère et je suis foutu. Je glisse mon portable dans ma poche, et alors que l'arrière de mon crâne tape bruyamment sur le bois épais, je me retrouve à faire une galipette .

Je n'ai pas entendu le cliquetis, et me voilà maintenant étendu de tout mon long dans le salon.

Merde, ma tête !

J'entrouvre les yeux, et un petit ange affolé tient mon visage entre ses doigts.

Je souris, je souris et je souris encore...

— Julian mais où étais tu ? Il est trois heures du matin ! Tu vas bien ?

— Whaou, une question à la fois beauté.

Ses yeux s'écarquillent, alors que les miens, parcourent ses cuisses nues et délicieuses.

Un de ses genoux effleure mon jean, alors que sa position me donne clairement envie de commettre l'irréparable. Seulement vêtue de mon tee shirt au logo d'Harvard, elle m'offre un splendide quatre pattes que Junior serait ravi d'explorer par-derrière.

Putain, je suis un obsédé !

— Oui... ma vue est parf-aite.

Rassurez-moi j'ai bien dis ''vie'' et non ''vue'' ?

J'essaye de voir un semblant de réaction sur son visage, mais rien, elle reste fermée.

Une de ses petites menottes vient se déposer sur mon front, alternant plat et paume, et quand je comprends ce qu'elle est en train de faire, je ris à m'en faire mal au bide.

— Tu ne préfères pas glisser un thermomètre entre mes fesses pour être sûre que je n'ai pas de fièvre ?!

Mes sourcils s'amusent à descendre puis à remonter alors qu'elle secoue son joli minois tout étirant ses lèvres.

Au-Delà Des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant