JULIAN

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—Vivre, juste vivre, je lâche dans un murmure en verrouillant mes iris dans les siens.

Les petites voix qui piaillent dans ma tête telles des rafales de balles, flinguant sur leurs passages tous mes désirs interdits, s'effacent instantanément sous la force de mes mots.

Accorder la liberté à l'homme que j'ai condamné à la réclusion à perpétuité, c'est ce que je viens de faire.

Respirer cette drogue sensuelle pour mieux m'envoler, je suis prêt à prendre cette part de bonheur qui s'agite devant mes pupilles.

Je suis prêt à accepter la faille qu'à laisser sa perte.

Prêt à me reconstruire étape par étape.

— Je vais te faire l'amour au point de t'en faire oublier de respirer Meghan. Je vais te faire l'amour comme dans ses foutus films romantiques qui te font pleurer à chaque fois. Et je vais te faire l'amour au point de réussir à effacer chaque trou du cul passé avant moi.

De la pulpe de mon pouce, je viens effacer la petite perle d'eau bombée, nichée à la naissance de ses cils. Le sourire timide qu'elle m'accorde en retour m'en chiffonne le cerveau jusqu'à foutre le feu à toutes mes synapses.

Á cet instant, la passion a pris le pas sur le jeu de séduction. Front contre front, nos joyaux étincelants de désirs s'affrontent. Je cède le premier en la laissant pénétrer dans ma boîte de pandore. Mon visage entre ses mains, j'incline ma joue au plus près de sa paume. Son nez se fait taquin. Il titille ma courbe, la caresse, la bouscule.

Le mettre K.O ne sert à rien. Mon être tout entier l'est déjà.

Ses lèvres se font coquines. Elles me frôlent sans jamais m'engloutir.

— Meghan, si tu me bouffes pas, je le ferais à ta place, je susurre à l'antre de son paradis tout en malaxant ses deux globes nus.

Sous la surprise de ma petite provocation, ses hanches s'emboîtent aux miennes comme un puzzle, et ses billes impertinentes, animées d'un soupçon de malice, finissent par avoir la peau de Junior.

L'alerte canicule est déclenchée.

À la vue de son sourire de chipie qui irradie sa connerie suprême, si je ne fais rien, ma queue périra sous la sécheresse.

— Mon eau de source à moi, j'articule essoufflé.

Sans lui laisser le temps de réagir, je rejoins sa chaussée glissante. Mes doigts pressés sur sa nuque, j'accentue notre vitesse quitte à déraper. Sa langue se fait soudain dominatrice, et telle un flic, elle stoppe notre course vertigineuse. La danse endiablée se transforme en une valse langoureuse. Une valse d'une lenteur exquise où son goût finit par s'imprimer sur chaque parcelle de ma grotte.

L'instrument qui pulse dans ma poitrine a perdu son rythme régulier.

Plus question de m'arrêter.

Je veux déguster jusqu'à la dernière goutte de cette aphrodisiaque magique.

Dans un mouvement de bascule, son corps se retrouve prisonnier sous le mien.

Son rire raisonne dans mes oreilles. Il est pour moi. Juste pour moi.

Belle comme un coucher de soleil, je me délecte de cette merveille.

D'un souffle léger, je dégage les quelques mèches me bloquant l'accès à son visage angélique pour ne pas détruire ce lien qui passe à travers notre regard.

— Tu es magnifique mon petit bonbon. J'aime quand tes joues s'empourprent comme maintenant et j'aime ce côté femme-enfant que tu dégages. Tu me plait Meghan. Bravo petit cœur, tu viens de me mettre en position d' échec et mat, j'avoue sérieux comme jamais.

Je la sens retenir son souffle sous la bombe que je viens de lâcher.

— Je suis désolé, j'aurai pas dû...

Sa main s'écrase brusquement sur mes lèvres.

— Ne t'excuse surtout pas pour les mots que tu viens de prononcer, Julian. Tu sais pourquoi ?

Je secoue la tête de droite à gauche alors que mon cœur menace de sortir de ma poitrine.

De son pouce elle me caresse la pommette droite avant d'ajouter d'une voix tremblante :

— Parce que tu me plais aussi Julian.

Les sourcils froncés, j'halète comme un chien assoiffé.

Je devrais être en colère, et l'envoyer chier. Je devrais oui, mais je suis tout, sauf en colère.

Incapable de sourire, j'observe la peur qui grandit dans ses émeraudes pendant que les traits de mon visage restent impassibles et froids. 

Elle et moi, c'est impossible. Je le sais. 

Et pourtant, à cet instant, je n'ai qu'une envie : gravir l'interdit paradisiaque qui me tend les bras.

—Ne me rejette pas s'il te plaît.

Une pluie fine s'abat subitement sur ses joues, mais ses larmes, ne proviennent pas de ses yeux. Ses larmes sont les fruits de ma rage la plus profonde.

Je tiens à elle, tout autant que je la déteste.

Je la déteste, tout autant que la désire.

Et je la désire tout autant que j'ai envie de la fuir.

Mais cette fois, je n'ai pas l'intention de fuir.

— Hors de question que je te laisse filer mon petit bonbon. J'ai trop envie de toi pour m'arrêter en si bon chemin, je rétorque en mordillant sa gorge avant de prendre ses seins en coupe.

La tête enfoncée dans le matelas, elle perd pied quand je viens du bout de ma langue, lécher, puis engloutir, l'une de ses pointes montagneuses dures et délicieuses.

Ses bras enserrent ma taille avec force alors que ses gémissements aigus, limite animal affolent mes hormones.

De  mes doigts agiles,  je parviens tout en frôlements  à faire glisser l'élastique de son tanga qui lui, n'a plus sa place ici.

Sa respiration se coupe, ses paupières frétillent de plaisir, son dos se cambre ce qui me décide à accentuer son plaisir. Ma langue abandonne à regret ses pamplemousses voluptueux pour aller parsemer de baisers son petit chemin soyeux, avant de rejoindre son sud humide et bouclé qui m'hypnotise de toute part.

Elle est parfaite.

Elle est ma muse.

Et je suis foutu.

Au-Delà Des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant