Ses avant-bras forcent contre mon torse en guise de réponse alors que ses membres tremblotent tout contre les miens. Quand je parviens enfin à capter son attention en m'emparant de son menton, je perds toute notion de temps et d'espace.
La proximité de ses iris, la proximité de sa bouche, et ses larmes qui jaillissent tout en s'abandonnant sur mes joues, semble me faire décuver à la vitesse de la lumière.
— Non mon petit bonbon, je t'en supplie, arrête.
Ma gorge se noue, mes dents sont prêtes à exploser sous la pression que je leur incombe. Si elle continue à pleurer je sais que je ne pourrais plus me contenir.
— Julian... Pourquoi ? dis-moi pourquoi ?
Ses sanglots je les déteste, tout comme je déteste le fait de lui infliger cette tumeur handicapante et destructrice. Ce petit bout de femme a toujours été mon arc-en-ciel, ma porte de secours, mon pansement humain, et que je le veuille ou non, j'ai besoin d'elle dans ma vie. Cinq ans qu'elle supporte mon caractère de merde, et cinq ans que je l'admire pour le courage dont elle fait preuve.
— Pardon, pardon, je, j'ai eu une dure soirée et...
— Julian tu me l'avais promis ! J'étais là, tu le savais, mais tu as préféré la facilité ! Tu me déçois tellement !
Vas-y crie moi dessus, j'en ai besoin.
— Je sais, je sais Meghan. Mais j'étais énervé contre toi et..
Bien Julian, continue de t'enfoncer !
Elle se redresse, passe nerveusement ses doigts dans ses cheveux, et fronce les sourcils sans chercher à détourner sa bouille.
Seigneur, depuis quand est-elle devenue aussi... belle.
— Putain, tu t'attendais à quoi sous la douche ? Tu voulais que je te baise, c'est ça Meghan ? Tu voulais te prouver que tu étais bonne à sauter ? tu voulais que je te culbute pour voir à quel point tu es désirable ? Tu voulais te prouver à quel point ta bouche pourrait être un délice pour ma bite ? tu ...
Bordel ! je crois qu'elle vient de m'assommer ! Ma joue droite est paralysée alors que sa main est toujours en suspension dans l'air.
— Tu m'as giflé ?
Sa respiration rapide et saccadée mêlée à la noirceur de son regard me confirme bel et bien qu'elle vient de m'aplatir une partie de ma face.
Ok, d'accord, je l'ai mérité .
— Tu n'es qu'un petit... con !
Je ne voulais pas m'en prendre à elle, mais je le devais. Je devais remplacer sa tristesse, cette humidité persistance dans ses yeux, par de la haine.
— Déteste-moi Meghan, je crois que c'est ce qu'il y a de mieux à faire.
Mes bras gisent sur le sol en guise de défaite. A l'instant ou mes paupières se ferment, une autre brûlure encore plus vive que la première se répercute au même endroit.
— Mais t'es folle ? tu vas me donner combien de claques ?
— ça dépend, combien de verre as-tu bu ?
Sérieuse avec un brin de sarcasme dans la voix elle me dévisage comme si elle espérait voir le chiffre s'affichait sur mon front.
— Je te jure que si tu recommences, je te mets la fessée moi aussi !
Ses lèvres s'incurvent, et ça fonctionne. Elle se retient de rire, je le vois, et avant qu'elle ne s'éloigne de moi, je la retourne de façon à me retrouver au-dessus d'elle.
Et son rire, celui dont je réclamerais jour et nuit, est magique.
Je suis foutu...
De la pulpe de mon index, j'effleure son front, son nez, ses lèvres, sa gorge, puis je m'arrête, là, au creux de sa poitrine.
— Le mec qui obtiendra ton cœur, aura entre ses mains la plus belle perle au monde. Ne change pas Meghan. Jamais. Tu es... parfaite comme tu es, je lâche avec rapidité en m'adressant à son tee shirt.
— Approche Julian. m'ordonne-t-elle en me tirant par le col de ma chemise.
J'ai l'impression d'être un ours pesant une tonne tellement il m'est difficile d'arriver à hauteur de son petit minois. Mais quand j'y parviens, mon traître de cœur loupe plusieurs battements, et je comprends maintenant pourquoi....
— Regarde-moi Julian.
Les muscles de ma mâchoire tressautent alors que je lui obéis comme un petit toutou.
Mon petit bonbon... ma petite princesse...
L'alcool me fait divaguer, mais toi, tu me fais tourner la tête...
— Je tiens à toi Julian. Tu fais partie de ma vie, et je n'ai pas l'intention de t'abandonner. Tu le sais n'est-ce pas ?
J'acquiesce tout en déglutissant bruyamment.
— Je ne suis pas prête de partir et je vais te botter ton joli derrière pendant encore un bon laps de temps. Tant que je ne te verrais pas réellement heureux et épanoui, je ne te lâcherais pas Julian.
Elle ne peut pas me dire ça... pas maintenant.
Bordel, je sais qu'elle sera toujours là pour moi, et c'est ça le problème ! Un jour ou l'autre, elle bâtira ses propres murs avec un mec, et moi, j'aurais encore une fois... tout perdu.
L' égoïste que je suis ne veux la partager avec personne. Elle est comme un organe en plus, indispensable à ma survie, et je ne peux pas la laisser m'échapper. Ma raison me dicte de la fuir comme la peste, mais je ne peux pas, je ne pourrais jamais.
— Meghan...Tu devrais vivre ta vie et cesser de te préoccuper de la personne défaillante que je suis. Tu es belle, intelligente, d'un humour douteux, certes, mais dont je ne pourrais pas me passer, je te l'accorde. Trouve-toi un homme bon, gentil et de préférence le portefeuille plein. Tu mérites qu'on prenne soin de toi mon petit bonbon.
Ma langue a avalé un sérum de vérité ou quoi ?!
Ma tirade lui fait afficher un sourire béa, et je suis le mec le plus heureux quand je m'aperçois que j'en suis le responsable.
— Alors comme ça Monsieur Harper me trouve jolie et intelligente. Dois-je mettre ses compliments sur le compte de la Vodka aussi ?
Merde !
Je n'ai plus d'autre solution que de me mordre la langue à sang pour éviter de sortir une autre idiotie du genre ''et tes fesses sous mes mains semble tout aussi mignonnes''. Car c'était exactement ce que j'allais dire.
— Je... Il faut que je me couche, demain je bosse.
Fuir, ça je sais faire.
Je me détache d'elle avec lenteur, car la pièce tourne un peu trop à mon goût. Quand je suis enfin stable sur mes pieds, j'empoigne ses poignets et la bascule tout contre ma poitrine.
Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais je ne peux pas me résoudre à lui tourner le dos, sans être certain d'une chose.
— Pardon. Pardon pour tout Meghan. J'ai réagi comme un imbécile et je ne voulais pas être désagréable avec toi. Ne me déteste pas s'il te plaît... je ne le supporterais pas.
Je me fous bien que ma virilité se retrouve au niveau zéro avec elle, je pourrais même lécher le sol si elle me le demandait.
— Impossible Julian, tu es gravé dans mon cœur.
Putain, entre Blanche-Neige qui a trouvé la trappe interdite et maintenant mon petit bonbon qui vient semer le doute dans mon esprit, je ne vais jamais m'en sortir.
Je réfléchis trop.
Ce que je veux tout de suite ?
Dormir dans les bras de la femme que j'enlace, comme nous avions tant l'habitude de le faire avant son départ précipité en Afrique, et ne plus penser à rien.
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Au-Delà Des Apparences
RomanceAvocat au caractère bien trempé, Julian ne lésine pas sur les moyens, quand il s'agit de sa carrière. Un pion après l'autre, il se joue des plus grands. Un appétit insatiable, qui ne se cantonne pas aux salles d'audiences. En quête perpétuelle d'...