JULIAN

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—Meghan ouvre cette putain de porte !

Ma voix est ferme alors que mes paumes s'écrasent sur le bois.

Je l'entends sangloter dans cette maudite salle de bain attenante à notre chambre, mais elle ne semble toujours pas décidé à me répondre.

—Je vais compter jusqu'à dix mon petit bonbon. Si au bout de dix tu n'as tourné la clé je la défonce. Et tu sais que j'en suis capable.

Ma joue collée contre cet objet de malheur, je constate que les petits gémissements ont cessé.

—C'est bon, j'arrive, marmonne-t-elle avec difficulté.

Si j'avais su je l'aurais menacé plus tôt.

Le cliquetis de la serrure vient briser le silence et sa petite frimousse apparaît  timidement dans l'embrasure.

La tête penchée vers l'avant, sa lèvre inférieure emprisonnée par ses dents, elle fixe la moquette.

Je n'aime pas ce que je vois. Je n'aime que ses sourires, ses éclats de rire, sa bonne humeur et son adorable caractère de merde.

Mes doigts trouvent refuge dans ses cheveux maintenant relâchés, et d'un geste doux je redresse son minois pour qu'elle constate à travers mon regard que je me moque de ce que ce pourri à évoquer ce soir. Si elle me dit qu'il a raconté des conneries, alors sans hésitation, je la croirais.

Á ma grande surprise, elle se laisse faire. Mes mains redescendent alors jusqu'à ses joues recouvertes de noires et de mes pouces je viens effacer son maquillage tout en la contemplant.

Ses yeux sont fermés, sa bouche est pincée à l'extrême et ses larmes qui coulent comme un robinet ouvert, me déclenche un point de côté. Comme un coup de poignard bien puissant. Je gonfle mes poumons, puis j'expire l'air pour faire disparaître la douleur qui finalement a fui aussi vite qu'elle est arrivée.

—Tu sais je vais vraiment finir par penser que tu as collé tes yeux avec de la glue, je lance en riant. Allez regarde-moi femme, avant que je me fâche.

—Tu le crois Julian ?

Quoi ? Et puis je rêve ou elle m'attaque comme un chien qui voudrait me bouffer ?!

—Meghan ne lève pas la voix avec moi. Jamais. Moi qui pensais que tu me connaissais un minimum...

Un brin autoritaire et la voilà qui bats des paupières. Enfin.

Sauf que je ne m'attendais pas y trouver cette sorte de flamme incandescente qui brille dans ses iris. Mon sourire s'efface sous la puissance qui vient de naître en elle.

Seule une lampe d'une autre époque éclaire notre chambre, et malgré la pénombre, je peux certifier que sa peine a été engloutie pour laisser place à cette sorte de, désir bizarroïde.

—Qu'est-ce que tu fais ? je demande la voix éraillée alors que ses mains enveloppent ma nuque et que son nez se glisse dans le creux de mon cou.

Tout mon corps se crispe et lorsque je tente un pas en arrière, une de ces menottes se détachent pour venir frôler mes omoplates jusqu'à venir se poser sans hésitation sur mon cul.

Putain, elle a bu combien de verre de vin ?!

—Arrête ça tout de suite mon, mon...

Bordel, sa langue est un volcan à elle toute seule. Elle redessine la courbe de mon cou, léchant avidement chacun de mes lobes. Ma gorge subit le même sort de bas en haut, puis de haut en bas.

Il faut que je me barre. Mais au lieu de prendre le large, mon crâne bascule en arrière.

—Qu'est-ce...

Au-Delà Des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant