JULIAN

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— Stop! arrêtez tout de suite ! me hurle un des flics alors que je me débats pour tenter d' échapper à sa clé de bras. Nous avons entendu son aveu, maintenant laissez-nous faire notre boulot !

—  Vos cellules sont pleines à craquer, laissez-moi vous faire de la place bordel! 

Au lieu de m'accorder mon vœu le plus cher, le géant au crane chauve resserre sa prise, ce qui me coupe aussitôt l'envie de bouger. Les genoux ancrés sur le marbre, je continue à provoquer cet enfoiré qui ne daigne toujours pas m'accorder un seul regard. 

Les menottes aux poignets, il écoute ses droits tel un foutu fayot écouterait son prof. Un sérieux qui ne fait que croître ma haine. Un sérieux que je vais faire disparaitre grâce à ma langue si bien acérée.

—  Regarde-moi ! j'exige d'un ton sans appel, tout en fixant avec fureur le dos de l'assassin qui a bousillé ma vie. 

Un pied sur le seuil de la porte de sortie, il marque enfin le temps d'arrêt que j'espérais. Après d'interminables secondes à fixer ses godasses de luxe, son visage blanc comme un linge finit enfin par croiser ma route. Ses larmes en guise de regret n'obtiendrons jamais mon pardon. 

JAMAIS. 

— Je vais t'offrir un petit cadeau d'adieu, que j'avais pourtant juré de ne jamais révélé à quiconque. Un cadeau qui je l'espère, réduira ton cœur en pâté pour clébard.

Ma voix posée, d'un calme absolu, fait durcir instantanément son regard. 

Parfait...

3,2,1...

— Tu allais être père toi aussi. Sauf que tes poings, on tué ton propre goss...

Avant même que je ne termine ma phrase, son pied atterrit contre le coin de ma tête. Malgré le sang que je sens glisser le long de mon arcade , je souris. Je souris encore, quand les deux flics à ses côtés tentent de maitriser la bête que je viens de réveiller. Quand ses yeux enragés cherche un semblant de vérité à travers les miens. Quand mes larmes se frayent un chemin sur mes joues, signant la fin... de mon autodestruction.

 — C'est faux n'est-ce pas, hein ? il me crache au visage avant de se faire tirer avec force vers la sortie. 

Oui c'est faux, mais ça il ne le saura jamais

Pour toute réponse, je rive mes yeux au plafond, un doux sourire triste imprimé sur les lèvres. 

Si seulement je pouvais  juste un instant,  les serrer dans mes bras. Sentir leur odeur, si singulière... 

— Je vous demande pardon mes amours. Pardon de ne pas avoir su vous protéger. Charlie, ma Charlie, douter de mon amour pour toi, tu n'aurai jamais dû. Regarde ce que je suis devenu, bordel. Un type accro au boulot pour ne pas penser à ton rire si contagieux. Un type accro au cul pour pour tenter de faire disparaitre à jamais celui que je me suis mis à haïr. Tu me connais mieux que personne Charlie. Je t'aime. Je vous aime bien plus que l'infini. Et sache que le temps n'effacera jamais ça. Mais  j'ai besoin de le retrouver Charlie. Ce type que tu as aimé me manque. S'il te plaît laisse-moi le retrouver mon amour...

— Julian, putain mon pote ! 

Avant même de tourner la tête vers cette voix rauque, je sens des bras puissants étouffer ma peine. Le flic toujours posté à ma droite, relâche aussitôt sa prise tout en adressant un mouvement de menton à mon frère de cœur. 

— C'est bon je m'occupe de lui, il lui chuchote en lui indiquant la sortie. 

Il a la même odeur que sa sœur. Une odeur qui me provoque un fou rire sous un Clément totalement paumé sous la scène qui se déroule sous ses yeux. 

Au-Delà Des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant