Chapitre 44 ~ Festin (Première Partie)

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Le feu venait d'être allumé, Cassandre et Albator étaient assis devant à regarder les flammes danser. Friedrich s'amusait à pourchasser Tori, la pauvre bête criait et pleurait à chaudes larmes tout en essayant d'échapper au petit garçon.

_ Eh Capitaine! Vous êtes de corvée cuisine, crie un Arcadien moqueur.

Le couple se tourne vers la direction que le pirate regarde. Yama portait un lourd plateau chargé de victuailles.

_ Eh, ça va hein... C'est grâce à moi que tu vas manger ce soir! Elles arrivent ces tables?!
_ Comment ça, grâce à toi? Je vais t'apprendre à être aussi présomptueux mon garçon, rugit Mazu arrivant derrière lui le menaçant d'une grande culière en bois.

Cassandre éclate de rire en voyant la scène. On aurait dit une grand-mère criant sur son petit-fils.

_ Attendez, on va vous aider, propose-t-elle un large sourire aux lèvres.

Albator tique. Comment ça "on"? Il était bien, lui, à regarder le feu. Aider aux tâches ménagères n'avait jamais été son truc, même en étant Félix.

_ Et puis quoi encore, s'agace la cuisinière. Jamais je ne me suis fait servir par mes supérieurs! Et ça, ça ne changera jamais! Allez donc fumez la pipe comme votre père!

Le corsaire ne put retenir son rire. Se tenant les côtes il était totalement hilare. La tête de Cassandre était tellement drôle!

_ Roh ça va toi! Je vais lui montrer de quel bois je me chauffe moi à cette mégère, grogne-t-elle se retroussant les manches.

Tapant le sol avec ses talons, le regard furieux et les poings serrés Cassandre s'aventure vers l'Arcadia.

_ Qu'est-ce qu'elle a Maman?

Surpris Albator se tourne vers Friedrich qui le regarde d'un inquiet. Il se baisse à sa hauteur, et lui ébouriffe les cheveux d'une main.

_ Une vieille dame lui a dit des choses qu'elle n'a pas aimé, lui dit-il simplement toujours un sourire mesquin aux lèvres.
_ Tori!

Un croassement se fait entendre, comme si c'était tout à fait normal l'oiseau se pose sur le bras tendu du garçon qui venait de l'appeler. Friedrich lui murmure quelque chose vers son oreille, et une fois fini l'oiseau prend son envol.

Surpris, Albator suit la course de l'oiseau. Il disparaît au loin pour revenir une demie-minute plus tard avec un objet dans le bec. Quelqu'un semblait lui courir après. L'oiseau lâche l'objet au pied du garçon qui se baisse pour le ramasser, avant de revenir sur son bras.

C'était la culière de Mazu.

_ Espèce de sale oiseau déplumé plein de puces! Rend moi ma culière ou je t'ajoute au repas de ce soir espèce d'idiot!

Mazu s'arrête dans sa course, à quelques pas de Friedrich. C'est là qu'elle voit que le petit tient sa précieuse arme.

_ Garçon, peux-tu me rendre ma culière?
_ Non.

La simplicité de la réponse manque de faire s'étouffer son père, il se retient d'éclater de rire à nouveau. Mazu quant à elle se rengorge, sa colère monte et son visage tourne au rouge. Autant dire qu'elle se sentait insultée par ce gamin. Elle ose s'avancer d'un pas, mais Tori lui hurle dessus pour la faire reculer.

_ Rend moi ma...
_ Non. Vous êtes méchante avec tout le monde, alors que tout le monde veut vous aider. Apprenez la gentillesse et après je vous la rendrais.
_ Mais où sont ces parents, grommelle la vieille folle de rage se tournant vers son ancien Capitaine.
_ C'est lui mon papa, répond tranquillement Friedrich pointant son père qui essayait vainement de se tenir à l'écart du conflit.

L'Edelweiss vogueraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant