Chapitre 32 ~ Avancez!

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Elle était là, assise dans le fauteuil du salon, à regarder par delà la petite fenêtre de la pièce. Le journal du jour gisait sur ses genoux, lus et relus une bonne dizaine de fois. Son armure commençait à cliqueter aux moindres de ses mouvements, ce n'était jamais bon. Elle avait laissé sa rapière dans la chambre à l'étage, elle le regrettait, elle ne pouvait pas l'astiquer pour passer le temps.

Drynae s'ennuyait ferme.

Deux jours. Deux maudits jours qu'elle passait à attendre dans ce salon toute la journée. Deux jours qu'elle passait à ruminer intérieurement. Deux jours où elle n'avait pas décrocher un mot. Elle pouvait bien paraître égoïste, hypocrite ou idiote elle s'en moquait d'une force intersidérale. Elle ne rêvait que de retourner sur le Queen Emeraldas et partir, quitte à rejoindre la prochaine galaxie.

Péniblement elle se lève. L'armure grince. La Von Der Weiss soupire, elle était allée la faire réviser il y a moins d'un an... Elle se dirige vers la cuisine en trainaillant. Elle se sert sans retenue et retourne dans le salon, un chiffon à la main, une boite de cire dans l'autre. Avant de s'assoir elle enlève toute la partie encerclant son buste, son ventre et son bras droit. Assise elle entreprend de faire la même chose pour l'ensemble de sa jambe droite. Elle observe chaque pièce les unes après les autres, détaillant la moindre griffure, la moindre bosse. Ensuite elle se mit a enduire chaque pièce.

Une heure se passe, et Drynae est toujours affairée avec la partie droite de son armure. Un bruit de porte se fait entendre.

_ Vous m'excuserez mais je me suis servie, maugréa-t-elle.

Pas de réponses. Au lieu de cela des pas se font entendre et quelqu'un se poste devant ses yeux. Il s'agit de Constanze.

_ Non pas que bailler aux corneilles soit une activité forte agréable, j'ai trouvé une autre occupation.
_ Pourquoi votre armure n'est pas "un choix"?

La pirate soupire, ses épaules s'affaissent.

_ Pourquoi cela vous intéresse?
_ J'arrive plus où moins à cerner les deux autres, mais pas vous. J'aimerais juste savoir à qui je devrais une vie meilleure.
_ Et vous pensez que c'est avec cette méthode que vous me ferez parler? Je vous signale que les Padrilons me pendront sans jugement s'ils me trouvent. Ne pensez pas que je me confesserais à vous pour avoir le coeur léger avant une telle éventualité.
_ Vous êtes implacable, même avec vous-même... Je trouve ça triste...

La femme s'en va, sans dire un mot de plus. Drynae se retrouve seule face à elle-même.

Restant assise elle commence a enlever l'armure entourant sa jambe et son pied gauche. Sans attendre elle astique rageusement l'armure. Cela fait elle enlève désormais son épaulière, son bras d'acier et son gantelet.

Tournant et orientant sans arrêt les pièces avec sa main droite elle passe le chiffon enduit de cire encore et encore sur les morceaux de métaux. Alors qu'elle s'attaquait au gantelet des gouttelettes d'eau atterrir sur le métal. Drynae fronça les sourcils et leva les yeux vers le plafond voir s'il n'y avait pas de fuite, mais ses yeux s'embuèrent.

Lâchant son chiffon elle porte sa main droite vers son visage, recueillant les perles d'eau salée.
Étaient-ce des larmes?
Depuis quand n'avait-elle pas pleurer? Même ce jour là, aucune perle d'eau n'avait jailli de ses yeux.

D'un bras rageur elle essuie son visage, puis s'attèle à remettre son armure pièce par pièce.

***

_ Encore un ou deux jours et les propulseurs devraient être bons.
_ Pour les circuits, je pense que demain ce sera opérationnel.

Les trois hommes venaient de rentrer du hangar, comme chaque jour ils y passaient la journée.

L'Edelweiss vogueraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant