Chapitre 5

95 11 9
                                    

Call me raccompagne à l'appart et je vais me coucher, j'envoie juste un message aux filles avant de me glisser sous la couette...

      ***

Il doit être 5h et je n'arrive toujours pas à trouver le sommeil, je pense trop à cette soirée et les souvenirs de cet homme me hantent.

Je finis par tomber dans les bras de Morphée encore troublée par ce qui m'est arrivé.

      ***

J'ai passé une nuit affreuse. Courte et très mouvementée, je n'ai qu'une envie: aller courir, ça me réveillera et me calmera car là je suis vraiment sur les nerfs. Il faut, j'ai besoin de me vider la tête.

Personne n'est encore levé dans l'appartement donc j'essaye d'être la plus discrète. Après m'être pris le mur et avoir fait tomber la moitié des produits de la salle de bain je pris pour que mes chers colocataires est le sommeil lourd.

Je met ma brassière de sport ainsi que le legging qui va avec, j'enfile un gilet et met mes baskets. Je pars sans oublier de laisser un petit mot aux filles ainsi que de prendre des gâteaux (vous ai-je déjà parlé de mon amour pour la nourriture?)

Je met mes écouteurs et m'engage dans la rue.

Je trouve un très jolie parc ce qui sera bien plus agréable que les trottoirs et les voitures qui circulent à toute vitesse.

Je pense encore à cette soirée et sans m'en rendre compte je percute quelque chose ou je dirais plutôt quelqu'un?

Je relève les yeux et...oh non j'y crois pas...Call...c'est Call...le sort s'acharne donc sur moi c'est ça?! (Ou pas, arrête de te plaindre tu pensais à lui, ne fais pas ton innocente.)

J'avoue que je ne sais pas quoi dire mais heureusement pour moi, c'est Call qui engage la conversation:

-« Oh, salut, ça va? Pas trop mal à la tête? »

Oui c'est ça, fous toi de moi je sais que j'ai trop bu!

-« Ça peut aller...mais bon après les derniers événements je n'ai pas réussi à trouver le sommeil et quand j'ai enfin réussis à m'endormir, je revoyais les visions de ce garçon... »

Call m'écoute attentivement et je décèle une pointe de nostalgie dans ses yeux.

-« Je te comprend, la première fois ce n'est pas facile et les souvenirs de la personne avec qui ça arrive reste toujours gravé dans notre esprit...comme toute les premières fois...euh...enfin...j...je suppose... »

Il recommence à bégayer comme à chaque que nous abordons ce sujet plutôt étrange...mais quand il en parle, je vois bien que ce n'est pas qu'une simple supposition mais plutôt un ressenti par rapport à une expérience...

-« Call, je sais qu'on ne se connaît pas vraiment mais je vois bien que tu ne me dis pas tout et je t'avouerai que ça commence vraiment à m'énerver... »

-« Je ne peux pas... »

Ça m'exaspère, il ne fait aucuns efforts! J'ai l'impression que ces efforts sont à sens unique.

-« Moi je dois te faire confiance et te raconter des choses que même moi je n'arrive pas à comprendre et toi » dis-je en le pointant du doigt « tu ne veux même pas me donner ne cessais-ce qu'une petite information sur ce qui m'arrive »

Je m'enferme dans un mutisme et continu de le fixer en pensant qu'il finira bien par me livrer ce qu'il sait.

Je réfléchis à ce que Call pourrait me cacher quand ma vision se trouble...encore...mais cette fois-ci quand j'ouvre les yeux, je rencontre le regard d'un veille homme et je me retrouve dans les tranchées, j'entends les bombes et je vois les morts, les ruines, c'est la guerre et à côté de moi, dans ce décor chaotique, ce vielle homme, je le reconnais, il est plus jeune, et il a peur, c'est la seule chose que je vois dans ses yeux, de l'effroi...

Ma tête tourne, je quitte ses yeux pour me retrouver dans ceux d'une dame d'une trentaine d'année, elle est dans une belle robe blanche et a le sourire jusqu'aux oreilles, elle est heureuse, elle avance devant l'autel et rejoint son âme-sœur.

Tout les regards que je croisent me fond éprouver de nombreuses émotions: la peine, le déni, l'enthousiasme, la joie.

Je suis dans un état second, dans une transe infernal, belle et effrayante, mais je suis obligée d'en sortir car on me secoue comme une folle.

Ma vue se floue et quand j'ouvre les yeux tout est redevenu normal, je vois le parc dans lequel j'avais décidé de me rendre, et, je vois Call, il a l'air affolé.

-« CARLA! CARLA! Je t'en pris, réponds moi... »

J'ai bien envie de lui répondre que si il m'avait expliqué ce qui m'arrivait cela ne serai peut-être pas arrivé mais je m'abstiens, ça ne sert à rien de le brusquer, et j'avoue que j'ai presque l'impression qu'il m'aime bien quand il s'inquiète comme ça.

-« Ou...oui, oui ça va rassures-toi je vais bien, j'étais juste...ailleurs...c'était tellement fort, comme la nuit dernière. »

-« Ils arrivent, ça va encore s'accentuer c'est sur, ce n'est que le début, elle va devoir apprendre à les dompter... »

Call parle à voix basse de façon à n'être entendu que de lui mais je perçois ce qu'il dit et franchement je n'y comprends rien.

Je commence à avoir peur, je me demande si je ne suis pas entrain de devenir folle et si j'en parle à quelqu'un je vais directement me retrouver à l'asile et vivre avec des fous n'est pas franchement mon premier rêve! (C'est peut être ta place, franchement un médecin avec des problèmes mentaux quel comble!)

-« Je crois que je deviens folle, c'est sûr, tu ne crois pas, il n'y a que ça comme explication car je ne me drogue pas... »

Il commence à rigoler, franchement IL N'Y A RIEN DE DRÔLE, VRAIMENT!

-« Oh Carla, mais non tu crois vraiment ça! » il rigole comme un gros fou « Tu n'est pas folle je t'assures. » il reprend son sérieux « Tu es...unique c'est tout et cette différence n'a pas de prix...tu l'as découvriras quand tu seras prête mais fais moi plaisir fais toi confiance et tout ira bien mieux. »

Ce que me dit Call me déstabilise, il n'a jamais été aussi sérieux et si sincère, je découvre une nouvelle facette de lui...plus vrai et enfin de compte plus...Call j'en suis sûre...

Quand il me dit cela, il me prend la main et je sens un énorme coup de jus, ça tambourine dans ma tête et c'est là que j'entends ce mot, il se répète sans arrêt: c'est interdit, interdit, interdit... Pourquoi ça, je dois être parano, mais vous savez quoi? A ce moment précis, je m'en fiche, je suis heureuse, et sa présence me rassure c'est tout ce qui compte.

La nuit, où sous la lune je t'ai aiméOù les histoires vivent. Découvrez maintenant