Je compte les jours qui me sépare de mon frère, une semaine aujourd'hui, nous sommes dans des mondes différents maintenant.
Cette lettre, je la garde toujours sur moi, et je la relis, encore bien trop souvent.
Je sais qu'elle m'aidera à faire mon deuil.
Car pour la première fois, je le connais, je connais véritablement Jackob.
Chaque jour j'avance.
De quelques millimètres, oui c'est vrai, mais j'avance.
Et je sais qu'un jour, j'arriverai à parler de lui sans pleurer.
Nous sommes le 23 décembre 2018.
Je suis à l'aéroport et dans quelques heures je serai chez moi.
Ce noël aura un goût tout particulier.
Le premier sans lui.
Malheureusement le premier d'une longue série.
Il aimait noël, comme moi ça le rendait dingue.
Alors pour lui rendre notre dernier hommage, et afin de lui dire définitivement au-revoir, son enterrement aura lieu le 25 décembre.
Je dois parler.
Je suis devant cette feuille blanche depuis quatre heure ce matin.
Et elle reste indéniablement blanche.
Le syndrome de la page blanche comme certains diraient.
C'est paradoxal, j'aimerai parler de lui pendant des heures mais je ne veux en même temps rien dire, garder tout nos bons souvenirs pour moi.
-« Les passagers en partance pour New York sont priés de se rendre devant la porte d'embarquement numéro quatre. »
Mon retour est imminent.
Je suis assise près de l'hublot, à côté d'un siège qui reste désespérément vide.
C'était sa place.
Je tente de ne pas y penser et réussi à m'endormir par je ne sais quel miracle.
D'un sommeil tourmenté.
Il est là, nous sommes petits et il m'apprend quelques blagues pour que je puisse impressionner les autres à l'école.
Elles sont vraiment nulles mais je rigole malgré moi.
Puis il s'approche et me secoue, je ne comprend pas, pourquoi tu fais ça Jackob?
-« Mademoiselle, il faut vous réveiller, nous sommes arriver. »
J'ouvre péniblement les yeux.
J'ai pleuré.
L'hôtesse me regarde comme si j'étais cinglée.
C'est sans doute le cas.
Je détache ma ceinture et prend mon sac.
Ça doit bientôt faire une heure que j'attend ma valise.
Faites que personne ne l'ai pris.
Il y a son casque de football.
Il y a des photos.
Tout sauf ça.
Elle finit par arriver et je me rend alors compte que je retenais ma respiration depuis pas mal de temps.
J'arrive en poussant des coudes à la porte six où mon père et Thomas m'attendent.
Une boule se forme dans ma gorge.
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La nuit, où sous la lune je t'ai aimé
RomanceCarla a tout ce dont tout le monde rêve, famille aimante, beauté, argent, une tête bien remplie. Mais tout change lorsque elle le rencontre. Lui et son jolie business. C'est une véritable chute libre que Carla vit depuis son adolescence. Jusqu'au mo...