La nuit, où sous la lune je t'ai aimé

Chapitre 11

Le médecin s'en va et l'on m'annonce que j'ai de la visite, c'est Jackob.

Il est cerné et a des traces rouges sur les joues qui prouvent qu'il a pleuré, il ne pleure que rarement ce qui me fait prendre conscience que j'ai dû lui faire une sacré peur!

Il s'avance vers moi, s'assoit sur mon lit et c'est un visage en colère qui se tourne dans ma direction.

-« Ne me fais plus jamais ça! Compris?! J'ai eu la peur de ma vie! »

-« Jackob, je suis vraiment désolée... » dis-je d'une petite voix

-« C'est pas ta faute, c'est juste que tu m'as bien fait paniqué!»

Il rigole nerveusement tout en passant la main dans ses cheveux.

-« Mais je suis toujours là et je vais bien, ne t'en fais pas. »

-« C'est surtout que si tu ne t'étais pas réveillé qu'est ce que j'aurai dit à papa! » rigole-t-il

-« Tu sais que tu es vraiment un abruti de premier choix? »

-« Je vais prendre ça comme un compliment. »

Il finit par reprendre son sérieux.

-« Non, j'ai vraiment eu peur quand je t'ai vu tomber, tu as commencé à dévaler les marches, j'étais complètement impuissant, et ça, ça me fait peter les plombs. »

-« Arrêtes de te culpabiliser, personne n'aurait été en mesure de faire quelque chose, ça ne va pas te servir à grand chose de porter toute la misère du monde sur tes épaules. »

-« Oh, elles sont pourtant bien musclées, je devrais y arriver... »

-« Ça t'arrives de redescendre sur Terre de temps en temps? Allez voir les misérables qui te servent d'amis, de famille et tout. »

-« Quand je suis d'humeur. » sourit-il

Est-ce que je vous ai déjà dit que mon frère était irrécupérable?

Une question reste tout de même en suspend et je suis bien obligée de la poser à Jackob sinon je pense que je vais finir folle alliée.

-« Mais, est-ce que tu pourrais m'expliquer ce qu'il s'est passé s'il te plaît? »

-« D'accord. » souffla-t-il

-« On descendait les escaliers pour aller déposer les bouteilles et nous discutions, mais à l'escalier du premier étage tu t'es arrêtée, tu avais les yeux dans le vide et tu tournais la tête dans tout les sens, tu avais l'air terrorisée. Je t'ai appelé plusieurs fois mais tu ne me répondais pas. Puis tu as commencé à pleurer, tu étais si effrayée... Tu as fini par lâcher les bouteilles et tu es tombée dessus, tes bras étaient criblés de verre et tu parlais, tu demandais qui étaient-ils et qu'allait-il t'arriver. »

Je ne sais pas quoi dire, si ces crises se répètent je vais finir par me mettre en danger et éveiller le soupçon, mais sur quoi? Je ne sais même pas ce qu'il m'arrive.

Nous discutons encore une bonne demi-heure et Jackob va se chercher une boisson, c'est après qu'il soit parti que je vois la porte s'ouvrir sur Call.

-« Salut, ça va mieux ? » me demande-t-il doucement.

-« Oui, ça va mieux, mais j'ai un peu mal à la tête et aux bras »

-« Pour la tête je comprend, ton frère parle beaucoup ! »

Je rigole, il a tellement raison!
Il rit avec moi et se calme pour me demander: