Chapitre 55

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C'est fou mais un trajet en voiture ne m'avais jamais paru aussi paradoxale. J'étais tiraillée entre l'idée de me réjouir car j'allais passer la nuit au côté du garçon dont j'étais amoureuse (même si je me voilais toujours la face sur les sentiments que j'éprouvais envers Call...) mais beaucoup trop de questions se bousculaient dans ma tête.

Dormir chez Call...c'était une grosse étape, pourtant ce n'était pas la première fois, mais, bizarrement tout me paressais différent cette fois-ci. Je ne savais pas si j'étais tout à fait prête à me lancer dans une relation sans aucuns gilets de sauvetage en vue.

Rien que de penser à Call et moi entrain de...enfin bref, passons les détails, j'en étais déjà malade d'avance. Pourtant, Call était un mec bien et j'étais indéniablement attirée par le brun mais à de Hélias je ne pouvais plus faire que de me méfier.

Le problème avec les gars bien, c'est qu'au final, à un moment ou à un autre, on est déçu, parce que forcément, on ne s'attendait pas à ça, mais qu'est ce que l'on peut y faire? C'est un problème récurent chez l'humain de tout façon. Au moins, avec les salauds on sait déjà à quoi s'attendre.

Au final, on en vient à la même conclusion.

En un mot: désillusion.

Mais avec les connards, on s'y attendait, on tombe donc de moins haut et les dommages collatéraux sont souvent bien moins importants qu'avec le « gendre idéal » qui va sans dire est une putain de vaste arnaque.

Mais bon, je m'égare.

Au moins, ces petites réflexions m'auront permis de passer le temps.

Maintenant, impossible de faire demi-tour.

Et si je simulais un malaise?

Euh non, mauvaise idée.

J'étais encore et toujours plongée dans mes pensées quand on se mît à toquer à la vitre de ma portière.

Je vous jure que j'étais tellement prise par mes réflexions que si j'avais été cardiaque, mon cœur aurait flanché.

C'est l'évidence même.

Je tournais la tête vers l'origine du bruit pour apercevoir Call avec le sourire de « Je me fous de ta gueule » ancré sur le visage.

-« Il faudrait peut-être penser à descendre, non? »

Je grognais plus que ne parlais pour finalement lui répondre.

-« Mhh, j'arrive. »

Il sourit de nouveau et je sortis enfin de la voiture pour le suivre jusqu'à chez lui.

Une fois à l'intérieur, il me prit la main et m'emmena à ce que me semblais être sa chambre.

Pas de doute.

C'est bien sa chambre, j'aurais reconnus l'odeur qui y régnait entre mille.

Celle de Call.

Sans le voir, je le sentais approcher de moi tel un chasseur s'aventurant d'un animal blessé qu'il ne voulait pas effrayer.

Je sentais enfin sa chaleur, son souffle dans mes cheveux et ses mains qui se posaient délicatement sur mes épaules.

-« Tu le fais confiance? »

-« Je...je sais pas. » avouais-je timidement craignant encore une fois qu'il ne se braque et qu'il me repousse à nouveau.

Je l'entendis souffler mais rien dans l'attitude qu'il dégageait ne me laissais penser à l'approche d'une tempête.

Si j'avais su que ce ne serait pas lui qui lancerait la bombe...

-« Arrête de réfléchir seulement une fois et écoute les battements de ton cœur...comment est-ce qu'ils réagissent lorsque je suis avec toi? »

C'est bien ça qui m'effraie Call, que mon cœur réagisse aussi bien à ta présence...

-« Quand je m'approche de toi, tu sens qu'ils deviennent plus fréquents, que tout s'accélère? »

Je déglutis.

-« Oui »

-« Alors si ton cœur m'a accepté, laisse moi, même si ce n'est qu'une fois contrôler ta raison...celle qui t'empêche de vivre. »

Je pris une grande inspiration et me lançais.

-« Je te fais confiance Call »

-« Bien. Alors la nuit ne fait que de commencer ma belle. »

Tu ne le savais pas mais tu étais bien proche de la vérité à ce moment...

La nuit, où sous la lune je t'ai aiméOù les histoires vivent. Découvrez maintenant