La nuit, où sous la lune je t'ai aimé

Chapitre 53

Depuis cette connexion qui s'était faite entre Call et moi, Bastien s'était rembruni...il tirait une tête à faire pâlir un mort et s'obstinait à avoir un seul contact avec moi.

Je ne sais pas ce qui clochait mais en tout cas j'avais vraiment hâte d'arriver au campus pour pouvoir m'échapper de ce moment interminable...

J'étais venu à pied et nous repartions tout les deux dans sa voiture...

Je voulais lui demander ce qu'il avait mais il était du genre tenace quand il s'agissait de ne pas se confier...

Je n'avais plus qu'une solution...

Utiliser mes dons pour lire en lui...

Nous n'étions pas de la même race d'enchanteur donc je supposais que je le pouvais...

Il le fallait...j'en avait vraiment marre qu'il ne dise rien...

Je me concentrais et le regardais en faisant abstraction de tout ce qui nous entourait...

De petits picotements remontaient le long de ma colonne vertébrale et ma vision se troublait...

Un sifflement se faisait entendre dans mes oreilles, plus ça devenait fort et plus je percevais des voix...leur voix...Call et Bastien...

-« Je vois bien comme tu la regarde. » s'exclame Call presque menaçant

-« Ça ne te regarde pas le moins du monde. »

-« Tu ne devais même plus la fréquenter, et ça tu le sais... »

-« Moi au moins je l'ai toujours soutenu...je ne l'ai pas rendu malheureuse et je ne me suis pas barré simplement parce que je ne supportais pas son passé. »

-« Tu ne sais rien, absolument rien. »

-« Et toi tu n'étais pas là quand elle était au plus mal...tu l'as rejetais, elle n'a pas eu besoin de me le dire pour que je le sache, je connais bien sa famille... »

-« Elle ne te verras jamais autrement qu'en meilleur ami, tu le sais. »

-« Tu n'es pas dans sa tête. »

Call rigole sournoisement.

-« Tu n'es pas bête, tu sais très bien que si quelque chose avait dû se passer ça se serait déjà fait...je l'ai vu dès la première fois, il n'y a qu'elle qui ne voit pas que tu es raide dingue d'elle... »

-« Ferme-la. »

-« Tu ne l'auras jamais, je t'en fait la promesse, tu n'es qu'un profiteur, tu ne seras jamais plus que sa roue de secours. »

-« Pauvre con, va te faire foutre. »

Les voix s'atténuaient alors que la conversation n'était pas terminée et je me sentais doucement retourner à la réalité...

Quand tout revient à la normal, je remarque que Bastien m'appelle mais aussi que la voiture s'est stoppée...nous sommes sur le bas côté...

-« Non mais j'y crois pas! Tu as lu dans mes pensées...non mais putain tu as osais! Mais qu'est ce qui ne va pas chez toi?! Qu'est ce qui te fais croire que tu peux faire ça?! »

-« Écoute Bastien...je savais que quelque chose n'allait pas...je... »

-« Tu ne peux pas te justifier puisque c'est injustifiable! Tu n'as pas à chercher pour savoir ce que je caches! Si je ne te le dis pas c'est que je ne le veux pas! »

-« Tu m'aimes... » chuchotais-je plus pour moi que pour lui

Je pensais que Bastien ne m'avait pas entendu mais malheureusement ce n'était pas le cas...il se stoppa instantanément comme paralysé et dirigea vers moi un regard rempli d'une telle haine que j'en eu des sueurs froides...