Chapitre 51

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La soirée dont m'avait parlé Anthon se déroulait ce soir et je n'avais encore rien pour m'y rendre...tout était déjà prévu...je devais rejoindre Anthon, Bastien et ses colocs avec les filles...mais la seule chose que je n'avais pas encore trouvé c'était ma tenue...

Les filles n'avaient pas pu me rejoindre au centre commercial puisque leurs cours ne le permettaient pas alors j'avais décidé comme au bon vieux temps de proposer à Bastien de m'accompagner...n'allait pas croire qu'il est ma deuxième option mais j'avoue que niveau avis il n'est pas le meilleur...

Je devais le retrouver devant une petite crêperie où nous avions prévu de manger.

Il arriva avec 15 minutes de retard comme d'habitude et nous allions nous installer...

Je ressentais vraiment le besoin de me confier sur tout ce qu'il s'était passé avec Call mais le fait de nous être éloignés comme ça me confortais dans l'idée qu'Anthon ferait parfaitement l'affaire...

Nous abordions des sujets plutôt légers, pourtant je sentais qu'un véritable fossé s'était creusé entre nous depuis que j'avais pris connaissance de mes dons...

Je me souviens qu'après mon malaise, alors qu'il me pensait endormie, il m'avait promis que ce pouvoir différent du siens ne changerait rien à notre relation...

En fait, c'est peut-être moi qui, involontairement l'a éjecté de ma vie, trop concentrée sur Call...quelle perte de temps!

Nous tournions autour du pot alors qu'il était évident qu'il fallait parler de ces dons, que nous avions tout les deux, qui, normalement nous empêche de nous fréquenter, mais après tout, depuis quand moi, Carla Hausborn, refuse de faire ce qui est proscris?

Je voyais bien que Bastien évitait à tout prix de croiser mon regard, quelqu'un doit bien se jeter à l'eau et il n'a pas l'air décidé à le faire, pour la galanterie on repassera...

Bon, de tout façon je n'ai rien à perdre, au plus une amitié déjà au fond du gouffre...

-« Je crois qu'il faut qu'on parle, et pas de la météo cette fois-ci... »

PDV de Bastien:

-« Je crois qu'il faut qu'on parle, et pas de la météo cette fois-ci... »

Je savais que LA discussion arriverait mais j'essayais de retarder l'échéance...

Ces pouvoirs que nous avons...ils nous empêchent d'être réuni...en théorie...ce n'est qu'une des nombreuses règles qu'on instaurait les mages mais ce n'est rien en rapport avec celle qui régit vraiment ce monde...la lune...

J'ai cherché...lus des montagnes de livres de notre communauté sur nos croyances et sur les bases de ce monde...et rien, absolument rien ne nous empêcherait de nous voir...mais si je suis vraiment honnête, cela m'arrangeais bien, je pouvais m'éloigner d'elle et oublier tout...tout ce qu'elle fait naître en moi depuis que je la connais...

Je l'ai rencontré quand je suis arrivé dans cette ville, à l'école...j'étais du genre jovial à m'entendre avec tous mais même du haut de mes 8 ans, quand j'ai croisé ce regard bleu nuit, mon monde s'est arrêté...je ne savais pas ce que c'était l'amour...mais quand je sentais mon cœur s'emballer à chaque fois que je passais du temps avec j'ai su ce que ça voulait dire, être amoureux, complètement et irrémédiablement transis d'amour...

L'amour c'est beau, vraiment. Le problème c'est quand le sentiment n'est pas partagé...ce qui était mon cas...

Quand nous étions petit c'était simple...nous faisions semblant de nous marier ou nous nous faisions de bisous innocents...c'était une sorte de jeu...enfin pour elle...pour moi, c'est une façon d'égayer ma journée...

Puis avec l'adolescence, les choses se sont compliquées...je la voyais se transformer...devenir une belle jeune fille, puis plus tard une femme...et bordel, qu'est-ce qu'elle était belle...mais ce qui n'a jamais changé, ce sont ses yeux...toujours aussi bleus, aussi brillant de curiosité...

Elle était si imparfaite avec son humour à deux balles, sa tâche de naissance dans le dos qu'elle ne supportait pas, son mauvais caractère...mais quand je la regardais...c'était comme si j'avais devant moi la huitième merveille du monde...

C'est peut-être un peu égoïste mais elle n'a jamais eu beaucoup d'amis....en fait elle n'avait que moi, mais je me sentais tellement unique et je ne l'avais que pour moi...

Elle me disait tout, elle avait une totale confiance en moi...

Les garçons se bousculaient à ses pieds mais jamais aucuns n'a eu la chance de l'avoir...et je me disais qu'en quelque sorte même si je ne pouvais pas la posséder comme je le voulais je serai toujours le premier et le plus proche d'elle...

Enfin, ça c'était avant qu'il vienne mettre son grain de sel...

Quand sa mère est partie, Carla était au fond du gouffre et elle s'était tellement renfermée que j'avais l'impression de me tenir devant une inconnue...

Elle est partie en vrille...ça me rendais tellement fou, je ne pouvais rien faire, juste la regardais se détruire...c'était d'autant plus douloureux car il me venait des fois à l'esprit de me dire que ne pas la connaître aurait été bien mieux...

J'avais toujours était là...des messages j'en avait envoyé...mais elle était obsédée par la drogue, l'alcool mais surtout Hélias....ce mec était la pire des pourritures mais elle s'était attachée...qu'est ce que je pouvais y faire?

Mais je crois que je me souviendrai toujours de cette après-midi là...

Flash back:

Avec les examens qui approchaient, ma mère ne me lâchait plus...elle m'avait obligé à réviser toute la matinée et j'étais totalement épuisé...je n'avais plus qu'une avis en tête: une bonne partie de jeu de guerre, a tuer des blindes de gens juste pour ne plus penser à rien...

C'était sans compter sur son arrivé...

J'étais seul chez moi depuis une bonne heure et mes parents m'avaient prévenus qu'ils ne rentreraient que tard dans la soirée...

Je n'étais plus qu'à quelques mètres de la fin de ma mission quand j'entendis sonner...je regardais l'écran de la caméra...et je la vis...habillée dans une tenue de soirée, le maquillage qui avait complètement coulé, avec ses yeux gonflés et ses joues baignées de larmes...

Je ne savais pas ce qu'elle avait mais mon corps mît moins de temps que ma tête pour comprendre qu'elle était vraiment là, devant chez moi, et complètement dévastée...sans vraiment le comprendre j'avais déjà ouvert la porte et je m'étais précipité sur elle...

Nous étions restés je ne sais combien de temps sur le devant de ma maison, à nous observer...ses yeux ne reflétaient plus...ça me frappais de plein fouet et j'eus la certitude que toute la curiosité, la joie qu'elle avait en elle, c'était lui qui lui avait pris...je savais qu'il allait la briser...il était encore plus néfaste que cette drogue qu'elle prenait constamment...

Je sus dès l'instant où je la pris dans mes bras que nous étions liés...je ressentais toute sa colère et ce désespoirs qui avait l'air de la ronger...je savais que j'allais haïr Hélias dès le moment où j'entendis son premier sanglot....qui fut le début d'une longue série...

-« Je...je... »

Je lui prenais la main.

-« Viens...entre, je vais commander une pizza prendre de la glace et on va parler ok? »

Elle hocha la tête sans doute trop secouée pour me répondre...

Je savais que mes intentions n'étaient pas les bonnes, je me disais que si je l'aidais à traverser cette période difficile elle serait reconnaître que c'était moi le bon...depuis toujours...j'y ai vraiment cru...

Mais je crois que la Terre a arrêté de tourner quand elle a enfin réussi à m'exprimer ce qui la rendait si triste...

-« Je suis enceinte...c'est...c'est...Hélias, le père... »

A cet instant j'aurai tout donné pour être sourd.

La nuit, où sous la lune je t'ai aiméOù les histoires vivent. Découvrez maintenant