Chapitre 61

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Carla,
Je n'ai jamais été très doué en littérature mais aujourd'hui je le sais, ce sera différent, car, pour la première fois, je ne vais pas mentir.

Je ne sais même pas par où commencer, mais peut-être que la fin est la meilleure des entrées.

Quand on m'a appris que je ne remarcherai plus c'est comme si j'étais mort avec cette annonce.

A chaque mot que prononçait le médecin je me sentais partir un peu plus loin de la réalité, la vie, enfin celle que je m'étais imaginé.

Tu sais, cette histoire que l'on raconte souvent, celle qui nous dit que l'on voit sa vie défiler avant de rendre son dernier souffle, et bien moi, c'est là que je l'ai vu.

Ce petit film, ou j'étais pour la première et dernière fois l'acteur principal.

Tu sais, je n'ai pas eu peur, j'étais même rassuré, mourir avec de beaux souvenirs plein la tête, ça rendait à mes yeux la mort moins effrayante.

Mais je ne pouvais pas partir sans t'expliquer, tout te raconter, tout ce que je ne t'ai jamais dit.

J'ai toujours été triste, mais ça, personne ne le savait, même pas toi.

J'étais devenu un véritable professionnel de la dissimulation.

J'ai tout fait pour être celui que l'on admire, celui qui fait se retourner toutes les filles.

Pour être le gars populaire, à qui tout le monde veut parler.

Mais la vérité c'est que plus l'on te regarde, plus l'on t'admire, te désire et moins on cherche à véritablement te connaître.

C'est triste je trouve, mais c'est ainsi que l'Homme fonctionne.

Il n'est attaché qu'aux apparence, enfin pour une grande partie d'entre eux.

Et quand ils cherchent à mieux te connaître, ils veulent te changer.

Je ne voulais pas qu'on me connaisse, j'avais honte de la personne que j'étais.

Si notre famille avait su je les aurais tous eu d'un arrêt cardiaque.

Toi, tu avais déjà tes problèmes, et je sais que tu n'aurais pas eu la force de te relever si tu avais dû porter seule tout ces fardeaux.

Alors je n'ai rien dit.

Si tu savais comme ça me bouffais.

J'étais rongé par la crainte, le remord et cette honte qui me prenait jusqu'aux entrailles.

J'avais depuis mes premières années cette sensation de brûler dans un feu que j'avais moi-même déclencher.

J'ai toujours aimé les garçons, et ça personne ne s'en doutait.

Ce Dom Juan qui les attirait toutes dans son lit.

Ce n'était qu'une façade.

J'ai tout essayé, je le refoulais mais ça aurait été comme nier que je m'appelait Jackob Hausborn.

La nuit, où sous la lune je t'ai aiméOù les histoires vivent. Découvrez maintenant