Chapitre 57

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Malgré la vitesse accablante à laquelle je roulais ce n'était pas la peur d'avoir un accident qui me tiraillait mais le fait de le savoir à l'hôpital.

Lui.

Mon frère.

C'était un pur cauchemar.

Je ne savais pas dans quel état il se trouvait mais le médecin paraissait angoissé.

Et si...

Non, impossible.

Je n'envisageais même pas la possibilité qu'il ne puisse pas revenir.

J'arrivais enfin devant l'hôpital, je n'avais pas remarqué à quel point je serrais le volant entre mes mains, elles étaient endolories mais franchement je m'en foutais.

C'était vraiment une sensation étrange.

Plus je m'approchais de lui et plus ma respiration se faisait facilement.

Pourtant j'avais en même temps l'impression qu'on me compressait de l'intérieur.

Je me positionnais devant le bureau de la secrétaire et allais droit au but, la politesse sera pour un autre jour.

-« Dans quelle chambre se trouve Jackob Hausborn? »

Elle leva les yeux vers moi de façon hautaine.

-« Je serai sûrement plus entrain à vous répondre si vous y mettiez le minimum de respect que vous me devez. » me cracha-t-elle

Sans que je le contrôle, je sentis mes pouvoirs monter.

C'était un picotement délicieux.

Ma vue se voila d'une lueur bleutée.

Je sentis tout cet aura enchanteur autour de moi et l'emprise que je pouvais exercer sur les autres.

C'était grisant, je me sentais puissante.

Je plongeais alors mon regard dans celui de la s...euh...secrétaire et instantanément je la sentis comme...hypnotisée.

-« Où se trouve Jackob Hausborn? » répétais-je plus doucement

-« Chambre 203 » me répondit-elle d'une façon robotique

Sans un regard en arrière je partis en courant vers les escaliers, Call sur mes talons.

Bien entendu.

Il ne m'avait pas lâchait depuis le fameux appel.

C'était comme si je ne voyais rien autour de moi même lui.

Et pourtant, je percevais sa présence, je pense qu'elle m'aidait à ne pas rentrer dans une véritable crise de nerf.

Les marches sous mes pieds défilaient et la pression dans mon corps se faisait différente à chacune.

Quand j'arrivais enfin devant sa chambre je pris le temps de me calmer.

Call arriva et me serra dans ses bras, mon cœur reprit enfin un rythme régulier.

-« Je te promet que ça ira » me chuchota-t-il

-« Ça ira. » reprit-il plus pour lui que pour moi dans un simple souffle

Ma main tremblait quand je la posai sur la poignée.

Au moment où je sentis le métal froid toucher ma peau, un long frisson de dégoût que je n'arrivais pas à interpréter me traversa de la tête au pied.

Chaque pas était un supplice et quand je me postai finalement devant son lit c'était comme si on m'avait donné un énorme coup de massue.

Il était là, devant moi, peut-être inconscient je ne sais pas.

La nuit, où sous la lune je t'ai aiméOù les histoires vivent. Découvrez maintenant