La nuit, où sous la lune je t'ai aimé

Chapitre 13

Comme convenu, je suis prête pour 11h, j'ai préparé ma valise en quatrième vitesse car comme d'habitude je me suis levée à la dernière minute.

J'arrive dans le salon et vois les garçons ainsi que mes colocs en pleine discussion.

-« Bah pas trop tôt! Fallait le dire si tu ne voulais pas aller voir papa et Thomas! » dit mon frère sur le ton de la plaisanterie

-« Oh c'est bon! C'est juste que j'ai eu une nuit disons...mouvementée, j'ai juste eu un peu de mal à me lever! »

Je vois Call esquisser un sourire ce qui me met immédiatement de bonne humeur!

-« Bon c'est pas le tout mais ce n'est pas moi qui vais nous mettre en retard là! »

-« Okok c'est bon petite chef ne commence à faire ton tirant,  le grand frère c'est moi donc c'est moi qui suis censé diriger! »

-« Tu sais que l'on est au 21ème siècle Jackob, rassures moi? »

-« C'est pas pour faire mon chiant mais, on va vraiment finir par louper notre vol si vous continuez comme ça, vous aurez tout votre temps dans l'avion. » se ramène Call

J'embrasse Mila et Charlène et nous nous mettons en route.

Nous embarquons et arrivons aux alentours de 16h00, et quand nous nous posons au sol je remarque que Call s'est endormis,je ne l'avais pas remarqué car j'étais concentrée dans ma lecture, il est...toujours aussi beau. Je n'ose même pas le réveiller mais bon quand il faut y aller, je le secoue légèrement et il commence à ouvrir les yeux difficilement avec la lumière.

-« Allez Call, on est arrivé, on doit descendre. »

-« Ok, je me lève...il est quelle heure? » dit-il d'une voix toute endormie.

-« 16h00 »

-« D'accord. »

Nous descendons de l'avion et récupérons nos valises.

Quand nous arrivons à la sortie de l'aéroport je reconnais mon père et mon frère qui sont en train de nous attendre.

J'avance a pas rapide dans leur direction et une fois à leur hauteur je les serre dans mes bras.

-« Tu sais que ta petite tête de chieuse m'a manqué sœurette? » dit mon petit frère Thomas en guise de réponse à mon étreinte.

-« Moi aussi petit frère. »

Jackob salue à son tour mon père et Thomas et il finit par leur présenter Call.

-« Voila papa je te présente Call. » dit Jackob

-« Jaja...tu...tu...es...g...gay? » dit Thomas peu sur de lui...

-« QUOI?! » répond Jackob un peu perdu « Mais...n...non c'est mon meilleur ami. »

-« Ahhhh! tu m'as fait peur...enfin...je suis pas homophobe moi hein?! C'est juste que je n'aurai jamais pensé que tu étais gay. »

-« Ça tombe bien car je ne le suis pas! » répond rapidement Jackob d'un rire nerveux

Je ne peux m'empêcher de dire au vu de la réaction de Jackob ainsi que de la couleur cramoisie de sa peau.

Nous montons dans la voiture  et le trajet se passe dans la bonne humeur, mon père commence son interrogatoire avec Call.

-« Alors dites-moi Call, vous êtes originaires de quel coin? »

-« Vous savez, vous pouvez me tutoyer monsieur »

-« Tu le peux aussi alors, je ne suis pas trop formalité, il y en a déjà bien assez dans la haute société, c'est déjà assez gavant pour que l'on fasse la même chose à la maison. » dit mon père en rigolant

-« Oui c'est vrai, et pour répondre à votre...euh....ta question, je viens de Washington, enfin j'ai aussi vécu à Boston. »

-« Ah, la ville du président, mon frère habite également là ba »

-« D'accord.» répond Call de façon automatique

Il parait loin à cet instant.

-« Et pourquoi aller aussi loin pour étudier alors qu'il y a de très bonnes universités non loin de ta ville? »

-« Et bien en faite, je voulais m'éloigner de mon ancienne vie, à par mes parents je n'avais pas d'attaches donc partir loin était une belle opportunité pour découvrir le pays. »

-« Bonne philosophie. »

-« Et sinon, que font tes parents? »

-« Mon père est pilote et ma mère est sa copilote. »

-« Oh, ce sont de beaux métiers. » dit mon père avec un sourire accroché au visage.

-« Oui c'est vrai, c'est vrai que c'est ce qu'il les a fait se rencontrer. » sourit-il

Je suis jalouse.

C'est vrai, je suis jalouse du fait que ses parents travaillent ensemble, qu'ils s'aiment encore, que sa famille n'ait pas explosé.

Je suis jalouse.

Pourquoi c'est à moi d'avoir un père quasi-dépressif et une mère aux abonnés absents?

Pourquoi moi aussi je n'ai pas le droit à ce genre de famille des téléfilms? Avec une mère et un père amoureux, qui vivent dans une belle maison, avec un chiens.

Avec Thomas et Jackob, on a pas de belle maison, mais un grand appartement moderne et froid, un père qui travaille beaucoup trop, pas de chiens, et plus de mère. »

Je sens le regard appuyé de Call sur moi.

Ce n'est qu'à cette instant que je constate que mes oncles étaient enfoncés dans mes cuisses.

-« Hé ça va? C'est revenu? »

-« Non, non, ça va. »

Non, non, ça ne va pas.

Depuis 5 ans je fais beaucoup de cauchemars et ai une peur énorme de l'abandon, je me suis beaucoup remis en question, je pensais que si elle était partie c'est que nous n'avions tout simplement pas été à la hauteur mais au bout de deux ans d'acharnement, ma famille (enfin ce qu'il en reste...) a enfin réussi à me faire comprendre que le seul responsable c'était bien ma mère, mais souvent je repense à elle et me demande si elle regrette et si elle pense encore à nous, comme moi, tout les jours de cette saloperie de vie.

Quand je sors de ces pensées moroses, nous sommes presque arrivé.

Je reconnais enfin ces beaux quartiers d'où je suis originaire, ces bouchons et tout ces habitants toujours pressés et en costume de pingouins, je souris malgré moi, même si vivre dans une plus petite ville est plus reposant, l'agitation et la pression de New York me manque.

Nous nous stoppons enfin devant notre building et je sors en courant sans faire attention à la voiture qui est à peine arrêtée.

Thomas me rejoins rapidement en rigolant et nous nous engageons dans l'ascenseur sans attendre les autres et en leur laissant toutes les affaires, bah quoi? on ne fais pas porter à une fille et en plus au plus petit de la famille, ils ont des muscles autant qu'ils s'en servent!

     ***

Bon maintenant que nous sommes en haut, il faut attendre...Et oui dans notre engouement, nous avons oublié de demander les clés du loft à mon père.

Merde.

Les garçons arrivent enfin! Et j'entre dans mon vrai chez moi,il m'avait manqué.