Short Story 15 - Les lumières de la ville

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Un jour, un garçon entra dans ma classe.

Personne ne savait qui il était. Il ne parlait jamais et semblait ne pas avoir d'amis.  Il restait toujours assis dans son coin, la tête baissée, l'air déprimé.

– Qu'est-ce qui ne va pas ? lui demandai-je plus tard lorsque nous fûmes seuls en classe.

Quand il entendit ma question, ses mains se mirent à trembler. Il poussa un long et profond soupir, se redonna contenance et tout doucement, commença à parler.

Il me raconta qu'un mois plus tôt, quelque chose lui était arrivé qui l'avait totalement ébranlé.

Il était assis dans sa chambre, jouant à des jeux vidéo sur son ordinateur quand son regard s'était posé par hasard sur le plafond. La planche couvrant l'entrée du grenier n'était pas à sa place.

Se sentant d'humeur à enquêter, il avait attrapé une lampe torche, s'était tenu debout sur sa chaise et avait grimpé. Quand il y était parvenu, il avait été surpris par la taille du grenier. Avec l'aide de sa lampe torche, il avait essayé de se repérer mais il ne pouvait voir ni les murs ni le toit. L'obscurité semblait infinie.

Pourtant, il s'était mis à marcher, vérifiant ce qui aurait pu faire bouger cette planche. Tout à coup, les piles de sa lampe de poche s'étaient épuisées et il s'était retrouvé dans le noir complet.

Il s'était donc mis à chercher la sortie. Il voulait regagner sa chambre, mais étrangement il n'arrivait pas à la trouver. Il n'y avait pas de lumière du tout. Il faisait nuit noire.

Il était seul et perdu dans son propre grenier. Il s'était mis à errer dans le noir, à la recherche d'une issue, mais très vite il fut désorienté. Il ne savait plus ni d'où il venait ni où il allait.

Il avait marché... marché... et marché encore. Apres un moment qui lui avait paru être une éternité, il avait enfin aperçu une lumière au loin. Il avait accéléré, convaincu qu'il s'agissait de la lumière qui conduisait à sa chambre.

Mais alors qu'il s'approchait de plus en plus, il avait réalisé que cela ne pouvait en aucun cas être la lumière de sa chambre. Finalement, il avait discerné d'où provenait cette lumière : c'étaient les lumières d'une ville.

Il n'avait pu en croire ses yeux. Cela n'avait aucun sens. Il y avait une ville entière dans son grenier et les lumières qui en irradiaient s'apercevaient au loin. Cela relevait de l'impossible.

Il n'avait su quoi faire. Il n'avait su où aller. Il s'était donc dirigé vers la ville, espérant retrouver son chemin d'une manière ou d'une autre.

Arrivé à ce point de son récit, le garçon se mit à trembler à nouveau. Il laissa échapper un douloureux soupir et des larmes coulèrent le long de ses joues.

J'étais intrigué par son histoire. J'essayai de le consoler du mieux que je pouvais.

– Tout va bien, dis-je en lui tapotant l'épaule. C'était effrayant mais tu es de retour maintenant.

Il leva la tête, des larmes perlant toujours à ses yeux. Il secoua sa tête tout doucement et dit :

– Tu ne comprends pas... Je n'ai toujours pas réussi à sortir de la ville...

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