Short Stories Collection

Short Story 32 - Ecriture sur le mur

Quand j'étais plus jeune, il y avait un bâtiment en ruine au bas de notre rue. Tous les enfants de la région évitaient de s'en approcher parce que la rumeur disait qu'il était hanté.

Les murs de béton de l'ancien bâtiment de deux étages étaient fissurés et s'effritaient. Les fenêtres étaient brisées et des éclats de verre gisaient sur le sol.

Un soir, comme un test de courage, mon meilleur ami et moi avons décidé de l'explorer plus en profondeur.

Nous sommes entrés par une fenêtre à l'arrière du bâtiment. L'endroit était sale et il y avait une couche de boue sur le plancher en bois. Alors que nous nous dépoussiérions, nous avons levé les yeux et avons été choqués de voir que quelqu'un avait écrit les mots « JE SUIS MORT » sur le mur près du plafond.

–Probablement des ados qui essaient d'effrayer les enfants, ai-je dit.

–Oui, probablement..., a répondu mon ami en s'efforçant de camoufler sa nervosité.

Nous avons exploré plus de pièces au rez-de-chaussée. Dans une salle qui semblait avoir été une fois une sorte de cuisine, nous avons repéré d'autres mots sur le mur.

On pouvait y lire : « JE SUIS DANS UNE CHAMBRE À L'ETAGE ».

Curieux, nous nous sommes donc rendus au deuxième étage. J'ai ouvert la voie et mon ami a suivi de près. Pendant que nous marchions, les escaliers grinçaient sous nos pas. Je n'avais pas peur, mais lui était de plus en plus nerveux.

Quand nous sommes arrivés en haut de l'escalier, nous avons tourné à gauche et avancé prudemment dans le couloir étroit. Au bout du couloir, il y avait une porte fermée sur laquelle était écrite une phrase encore plus inquiétante :

« VOUS ME TROUVEREZ DANS CETTE PIÈCE ».

À ce moment-là, mon ami tremblait de peur. J'étais assez effrayé aussi, mais je ne voulais pas le montrer. Il m'a dit qu'il ne voulait pas aller plus loin, mais j'ai insisté, lui disant qu'il n'y avait rien à craindre.

J'ai tourné la poignée et la porte s'est ouverte. Nous sommes entrés dans la pièce et l'avons trouvée vide. Il y avait deux portes fermées sur les deux côtés de la salle.

Sur un coin du mur, il était écrit: « MA TÊTE EST À GAUCHE ET MON CORPS EST À DROITE. »

Dès que mon ami a vu ça, il a complètement perdu son sang-froid. Il a poussé un cri et s'est tourné pour s'enfuir. J'ai attrapé son bras, mais il m'a secoué et il a filé par la porte ouverte, ses pas disparaissant peu à peu dans le couloir.

J'ai tenu bon. J'étais déterminé à être brave et à surmonter ma peur. Rassemblant tout mon courage, j'ai ouvert la porte sur la droite et je suis entré. J'ai marché de l'autre côté de la salle et sur le mur, écrit en minuscules lettres, figuraient ces mots : « MON CORPS EST EN DESSOUS ».

J'ai regardé par terre. Je me tenais debout sur ce qu'il y avait d'écrit sur les planchers. J'ai reculé et j'ai vu les mots : « MA TÊTE ARRIVE DE LA PIÈCE DERRIÈRE TOI. TOURNE-TOI ».

J'ai entendu la porte derrière moi grincer et rapidement s'ouvrir. Il y avait une ombre qui se déplaçait derrière elle. Soudain, quelque chose a roulé dans la chambre et s'est immobilisé contre le mur.

C'était la tête coupée de mon ami.

Ses yeux, sans vie, semblaient me regarder. Criant d'horreur, je me suis jeté par la fenêtre ouverte et je suis tombé deux étages plus bas sur le sol.

J'ai atterri sur mon côté, me cassant le bras. Dans une douleur horrible, j'ai couru à la maison en pleurant et en appelant mes parents.

La police a été appelée et ils ont fouillé l'ancien bâtiment en ruines. Au début, ils n'ont rien trouvé. Il n'y avait même plus d'écritures sur les murs. Ils ont passé au peigne fin la maison de haut en bas, mais n'ont trouvé aucune trace de mon ami.

Puis, ils ont soulevé les planchers. Son corps gisait en dessous.

Ils n'ont jamais trouvé sa tête.