Secrets Royaux

"C'est vous qu'il veut, pas moi !

~Natasha Pettersen, duchesse~

-3 mai 1642-

A ces mots, je me sens défaillir ! Il ne manquait plus que ça. Je deviens blanche comme un linge et je ne sens plus mes jambes.

Soudainement Natasha se précipite vers moi et me retient pour ne pas que je tombe.

- Je plaisantais..., dit-elle désolée, vous êtes pâle, mon dieu. Servantes !

Les servantes accourent et je suis immédiatement remontée dans ma chambre. Elles déposent, sur mon front, un drap mouillé.

- Vous pouvez nous laisser, merci, dit Natasha d'une voix autoritaire, j'ai eu peur pour moi !

- Pourquoi avoir eu peur pour vous alors que c'est moi qui suis souffrante, souris-je.

- Eh bien, si je vous avais fait le moindre mal, le prince m'en aurait voulu à un point..., dit-elle tristement.

- Vous l'aimez ? je demande d'une voix frêle.

- Non, souffle-t-elle, mais il en est persuadé.

- Il, le prince ?

- Oui, il ne veut plus que je m'approche du château, je ne devrais pas être là...

- Pourquoi ?

- Il est certain que je veux le séduire et régner sur le royaume. Il me hait.

- De toute façon, il ne vaut pas le coup de l'aimer, je hausse les épaules.

- Vous ne l'aimez pas ?

- Non, je souffrirais encore plus si je l'aimais...

- Vous êtes souffrante ?

- Oui, en partie à cause de lui...

J'enlève l'écharpe qui couvrait ma blessure et la pointe du doigt. Elle écarquille les yeux.

- Il m'a forcée à venir avec lui sur le champ de bataille...

- Je suis navrée...

- Ça ne changera rien...

- Pourquoi a-t-il fait cela, c'est ridicule, il doit y avoir une raison.

- Je ne sais pas s'il y en a une, peut-être qu'il veut me faire comprendre que je n'ai pas intérêt à lui désobéir.

- Non, il n'est pas sadique ! s'exclame-t-elle.

- Pas sadique ?! je m'énerve.

Je saute du lit et crie de ma voix cassée.

- Il aime voir le sang couler, voir des hommes tomber sous la fatigue, voir mourir des dizaines d'hommes, pères de famille ! Il prend du plaisir à voir des gens malheureux qui souffrent ! Cet homme ne peut devenir un bon Roi, son peuple mourra sans qu'il s'en aperçoive !

- C'est pour ça que vous êtes là, vous êtes censée l'épauler et l'aider dans ses décisions, j'espère que vous prendrez les bonnes... Sauvez le royaume !

- Pourquoi m'aidez-vous ?

- Le prince est comme un frère pour moi donc vous êtes un peu comme ma belle-soeur. J'ai envie de vous connaître, de connaître la future femme d'Edward.

- Comment pouvez-vous l'aimer alors que lui vous déteste à un point !

- Je ne sais pas, je l'aime c'est tout... Nous avions été très proches à une époque.

- A quel point ?

- Au point où vous n'êtes pas censée savoir ce que nous faisions quand nous étions ensemble.