M. Montvent

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-11 novembre 1644-

- Tiens, que faites-vous là ? demande-t-il narquoisement.

- Je vous retourne la question, étant donné que vous êtes dans mon château ! je siffle entre mes lèvres.

- Ex-château ! Cela fait belle lurette qu'il est à votre frère... Alors, que faisiez-vous ?

- Cela ne vous concerne aucunement !

- Bien sûr, pourquoi n'y avais-je pas pensé moi-même ! Bon, je suis navré, Eléonore, mais j'ai à faire !

- Pour une fois que c'est vous qui insistez pour partir, je ne vais pas vous retenir plus longtemps, dis-je, étant habituée à ces rencontres hasardeuses avec lui.

- J'aurai une conversation avec votre frère ! lance-t-il en s'en allant.

- Dites toujours..., je soupire en me rendant dehors, saluer ma mère qui part pour l'Espagne.


-8 janvier 1645-

- Aréna, ne bougez point ! grince Isabelle.

Aréna se met à rire ce qui a pour don d'énerver encore plus ma soeur.

- Mais je n'arrive pas ! se défend-elle. La robe que vous m'avez prêtée chatouille énormément et elle gratte au niveau du col...

- Je n'arriverai jamais à terminer cette foutue peinture, marmonne-t-elle.

- Allons, lui dis-je. Il suffit que l'on lui desserre sa robe et qu'on élargisse le col et elle ne sent plus rien.

- Non, non ! s'écrie Aréna. Cette robe est bien trop jolie pour qu'on la modifie ! Je vais me calmer, ça va aller.

Elle inspire et expire pour se détendre en fermant les yeux. Une fois, qu'elle se sent prête, elle les rouvre et fixe droit devant elle en prenant la pose.

- Très bien..., ça, c'est parfait ! Surtout ne bouge pas ! murmure ma soeur, perdue dans ses pensées et ses couleurs.

Après, la séance finie, je rejoins Aréna dans un petit salon où nous discutons gaiement.

- Votre soeur, Isabelle, ne semblait pas très heureuse, dit-elle d'un air songeur en croisant ses jambes.

Je demande à une servante de faire un feu et réponds.

- En réalité, c'est une très belle personne... Intérieurement, je veux dire. Mais je ne suis pas sûre qu'elle apprécie sa situation conjugale...

- J'avais pourtant appris, qu'avant son mariage, elle était en adoration devant lui.

- Elle l'a été, mais ce fut de courte durée. C'était un amour de jeunesse et elle l'a compris assez rapidement mais il était trop tard, elle s'était déjà engagée.

- Oh...

- Et vous ? Enfin, si ça ne vous dérange pas d'en parler car vous semblez plus épanouie maintenant qu'il y a quelques mois...

- Moi... Je suis passée à autre chose avec le temps... Mais je me suis surtout dit, qu'en fait, ce n'est pas moi qui souffre le plus. Car moi je suis avec la personne que j'aime... Mais lui sait qu'il restera avec une personne qu'il n'aime pas. Mais c'est de sa faute, ajoute-t-elle. Il n'avait qu'à pas me demander en mariage. Il savait pertinemment que j'accepterai, et il ne s'est pas questionné sur ses propres désirs avant.

- Je savais que vous surmonteriez cela. Aréna, vous êtes une personne pleine de courage.

Elle sourit sincèrement.

Secrets RoyauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant