-13 mars 1645-J'ai les yeux rivés au plafond. J'inspire profondément et avale la boisson que m'a concoctée Vegard. Il m'a conseillé de me reposer un temps. Je repose le gobelet sur ma table de nuit et reprends ma broderie silencieusement.
On toque à la porte de la chambre.- Oui ?
La porte s'entrouvre et laisse apparaître Edward. Il me sourit et je lui rends son sourire.
- Nous pouvons entrer ?
- Nous ? je demande, intriguée.
La porte s'ouvre en grand et Edward entre avec Héléna et Astrid dans les bras. Il s'approche de moi et dépose mes petites filles sur le lit.
- Maman..., murmure Héléna.
- Oui, vous m'avez manqué.
Je les prends dans mes bras et les embrasse. Elles sont si belles. Je caresse leur tête affectueusement. Je suppose que c'est Ebba qui a pris soin d'elles durant toute mon "absence". Edward s'assoit sur le lit et me sourit tendrement. Oui, je dois sûrement être la femme la plus heureuse actuellement. Jamais je n'aurais crû qu'en épousant Edward, ça se passerait comme cela. Jamais je ne me serais permise d'espérer une si belle vie.
Je ferme mes yeux et m'endors paisiblement.-14 mars 1645-
Quand je me réveille, je suis seule dans ma chambre. Je me lève durement et m'habille. Je regarde mes cheveux dans un miroir, ils sont terriblement emmêlés. Je soupire et les coiffe délicatement. J'aperçois un mot près de la cheminée. Je m'empresse de le lire : c'est Edward qui m'informe qu'il sera très occupé aujourd'hui et qu'en conséquent, il ne pourra pas me rendre visite. Je repose le mot. Une fois prête, je sors de la chambre, enfin.
J'aperçois un groupe de servantes dans le couloir, en train de discuter gaiement. Ebba en fait partie. Je m'approche d'elles et à ma vue, elles font une gracieuse révérence.- Ebba, puis-je vous parler ? j'articule.
- Oui, votre majesté, s'incline-t-elle.
Nous nous éloignons du petit groupe.
- Je vous suis reconnaissante pour l'attention que vous portez à mes enfants, je commence.
Elle sourit nerveusement.
- Il est de mon devoir de faire ainsi, murmure-t-elle.
- Elles étaient radieuses lorsque je les ai vues. J'ai le sentiment que vous leur accordez beaucoup de votre temps... Spécialement ces deux derniers jours.
- Vos filles sont adorables, ce n'est pas un travail fatiguant que de s'occuper d'elles.
- Auriez-vous tout de même besoin de repos ?
Elle ne sait où poser son regard et semble hésiter sur la réponse qu'elle s'apprête à me donner.
- Il est vrai que je me sens... quelque peu affaiblie mais il n'est pas nécessaire de me renvoyer.
- Oh non, dis-je en riant. Je ne compte pas vous renvoyer, juste vous donner une pause dans votre travail. Allons, acceptez !
- Je ne peux pas me le permettre, murmure-t-elle tristement.
Cette jeune fille me peine alors je réfléchis un instant et pose ma main sur son épaule.
- Vous seriez rémunérée.
- Rémunérée sans travailler ? demande Ebba, incompréhensive.
- C'est cela.
- Non, je ne peux pas accepter, cela me gêne énormément, sourit-elle timidement.
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Secrets Royaux
Fiksi SejarahFrance, 1642. Le royaume fait faillite à cause d'une guerre perdue... À cette époque, les mariages arrangés sont de coutume alors c'est la solution que l'on juge la plus raisonnable pour sauver la France. C'est malheureusement la cadette de la fami...