-22 novembre 1642-
- Mademoiselle ? Mademoiselle ?
- Laissez-moi dormir encore un peu...
- Heu... aujourd'hui, c'est votre mariage !
Je me lève d'un coup ! Mon cœur bat à tout rompre.
- Quelle heure est-il ?
- Huit heures. Le mariage a lieu à midi.
Je me calme. J'ai quatre heures... J'ai peur. Oui, je ne suis pas du tout sereine. Toutes les paroles qu'Edward m'a chuchotées hier, se sont évaporées.
Une goutte de sueur longe ma tempe.
Il faut que je me reprenne en main, et vite !
Je bondis de mon lit et pars dans ma salle de bain. Je nettoie mon visage et me rince la bouche.
Je suis emportée par une horde de servantes, elles me placent dans la pièce où j'avais essayé ma robe.
Elles la retirent du mannequin sur laquelle elle était posée et viennent délicatement me l'enfiler.
Cela dure une demi-heure à peu près.
Une fois que tout est bien attaché, je me rends dans une autre salle où l'on me coiffe les cheveux.
La dame qui s'occupe de moi prend son rôle très au sérieux, elle utilise un certain temps pour chaque mèche et soigne ses gestes du mieux qu'elle peut.
Cela finit au bout d'une heure.
Je me dirige vers la maquilleuse.
Elle fait ça assez rapidement car ce n'est que trois petites retouches, j'avais demandé un maquillage naturel.
Une fois que tout est terminé, il est dix heures.
J'ai demandé à ce que mon témoin soit Isabelle et Edward a demandé à son ami d'enfance, un certain Philipp.
Laure débarque dans ma chambre :- Mademoiselle, avez-vous mangé ?
- N-non, mais je n'ai pas faim.
- Il faut que vous mangiez, ce serait dommage que vous ayez un étourdissement pendant la cérémonie...
Je lui souris.
- Vous prenez bien trop soin de moi.
- Je tiens beaucoup à vous, madame.
Vous êtes ma maîtresse et je ne veux pas-- Retire tout de suite ce que tu viens de dire !
- Pardon, mademoiselle.
- Je ne suis pas ta maîtresse et personne ne l'est. Tu n'appartiens et n'appartiendras à personne ! Tu es libre de tes faits et gestes. Tu n'es pas mon objet, si tu veux partir, tu le fais sans hésiter.
- Merci...
J'aimerais pouvoir discuter davantage avec Laure mais j'ai l'impression qu'elle est... refermée sur elle-même ?
Je n'arrive pas à la rendre plus familière avec moi, pour que l'on puisse devenir amies. Elle garde son rôle et ne me parle qu'en cas de nécessité. Elle ne parle jamais d'elle.
Elle descend et me ramène un plateau.
Je dévore tout d'une traite.
Quelqu'un toque.- Entrez.
Simon apparaît alors Laure se met en retrait.
- Que veux-tu ?
- Tu es... éblouissante !
J'ai déjà oublié que je porte ma robe.
Je le remercie et lui fais signe de poursuivre.- Hum... donc, désires-tu que ce soit moi qui te mène devant l'autel puisque papa...
Il ne termine pas sa phrase mais nous comprenons tous deux ce qu'il veut dire.
Mon dieu, je n'avais pas pensé à ce détail. Mais il a raison, à part lui, je n'ai personne qui puisse remplir ce rôle.- Oui. Merci, Simon.
- Je suis ravi de le faire, sache-le.
Je lui lance un regard intrigué. Qu'insinue-t-il par là ?
Il se retourne et sors.
Je songe pendant quelques instants quand ma mère s'introduit dans ma chambre. Je la vois, des larmes dans les yeux.
VOUS LISEZ
Secrets Royaux
Historical FictionFrance, 1642. Le royaume fait faillite à cause d'une guerre perdue... À cette époque, les mariages arrangés sont de coutume alors c'est la solution que l'on juge la plus raisonnable pour sauver la France. C'est malheureusement la cadette de la fami...