Le Prix Du Silence. TERMINÉ [ En correction ]

Se Reconstruire. Chapitre 44

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Clara.

           Je pensais certains souvenirs bien enfouis au fond de ma tête, mais il suffit d'un geste ou d'une parole pour que tout me revienne en mémoire. Je déteste ces instants ou je ne suis plus capable de contrôler mon corps. Joe est mort, mais il vit encore dans ma tête, il habite mes songes et noircit ma vie.

- Et si on descendait, mon amour?

Je hoche la tête, posée sur le torse d'Alex, et me lève lentement. Mon corps tout entier est courbaturé et je suis encore fatiguée, mais je dois des excuses à mes parents. Surtout à mon père. Même si l'après crise est toujours plus ou moins flou pour moi je suis consciente d'avoir blessé mon père. Je n'ose imaginer ce qu'ils ont pensés en me voyant dans cet état.

Alex descend du lit et me tend la main pour m'aider à me relever. Je la prends en souriant pour le remercier et je laisse mon petit ami me guider jusqu'à la cuisine. Pendant le chemin, je vois qu'il n'est pas très bien et je sais que mes paroles l'ont affectés plus qu'il ne voudra jamais l'admettre. Il ne dit pas un mot et je crains que son malaise vienne de plus profond. Chaque chose en son temps. D'abord je dois rassurer ma famille et après je passerais du temps avec mon fiancé pour tenter de trouver ce qui le chagrine.

           À quelques pas de la cuisine, Alex et moi nous nous stoppons quand nous entendons des brides de conversations qui nous concernent.

- Ça fait presque une semaine qu'elle vomit tous les matins, chuchote ma mère.

- Maman, gronde Ben. Elle est à cran avec le procès qui arrive et l'enlèvement de Constance. C'est normal qu'elle ne se sente pas bien.

Ma mère souffle et marmonne quelque chose que nous ne comprenons pas.

- Non, elle est pas enceinte, s'énerve Lili.

Mes parents sont pourtant au courant du fait que je ne peux pas avoir d'enfant, mais ils semblent l'avoir oublié. Du moins ma mère. Je peux comprendre qu'elle souhaite avoir des petits enfants, mais ce n'est pas en parlant que mon problème disparaîtra.

L'intervention de ma meilleure amie semble faire taire tout le monde et Alex et moi décidons de rentrer dans la pièce à ce moment. Il ne parle toujours pas, mais sa main serre la mienne pour me remonter le morale. Dès que ma famille m'aperçoit tout le monde me sourit, mais personne n'ose me toucher de peur de me brusquer. Alex se laisse tomber sur une chaise autour de la table de la cuisine et avant de prendre place à ces côtés je me dirige vers mon père. Sans qu'il ne comprenne ce qui lui arrive, je me jette dans ses bras et le serre fort. Je veux lui montrer que je n'ai pas peur de lui et de ses gestes, mais seulement qu'après une crise personne, à part Alex, ne peut me toucher.

- Je suis désolé, papa, lui dis-je tout bas.

Ses bras se referment dans mon dos et il me câline pendant quelques secondes. Quand je me détache de lui je l'embrasse sur la joue et j'essuie les larmes sur ses joues. Je voudrais faire plus. Lui dire qu'il n'y est pour rien et qu'il ne pouvait pas me sauver. Lui dire que je vais bien et que j'irais de mieux en mieux grâce à Alexander. Mais aucun mot ne sort. Quand je décide d'aller m'asseoir, je passe devant ma mère et dépose un bisou sur sa joue. Elle sourit et ne me dit rien, mais je sais qu'elle veut avoir une conversation. Chose que je ne peux pas lui donner. Demain tout le monde connaîtra les détails de ma vie passé avec Joe, ils n'ont pas besoin d'un avant-procès.

Au lieu de prendre place sur la chaise près de mon petit ami je m'assieds sur ses genoux et ce dernier m'ouvre les bras sans hésiter. Avant de me blottir un peu plus contre Alex je jette un coups d'œil à ma famille et je vois que tous nous regardent avec bienveillance et amour. Rassurée je me laisse aller dans le cou de mon fiancé et j'inspire son odeur.