Se Reconstruire. Chapitre 51

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Clara.

Parfois, j'essaye de deviner si c'est un garçon ou une fille qui pousse dans mon ventre, si il ou elle me ressemblera, ou à l'inverse ressemblera à son père. Je me demande aussi très souvent si je serais capable de l'élever correctement, de lui offrir la meilleure vie possible. Après mon départ de New York, j'ai fais une prise de sang pour confirmer ma grossesse, mais depuis un mois que je suis de retour en Bretagne, je n'ai pas voulu rencontrer un docteur. Je veux juste qu'on nous fiche la paix, à mon bébé et moi. Selon les résultats, j'étais enceinte de plus de deux à mois à mon arrivée. Ce qui indique que mon bébé a été conçu à ma sortie de l'hôpital. Aujourd'hui je suis donc à presque quatre mois de grossesse et j'ai l'impression d'avoir trois bébés dans mon ventre. Je suis énorme.

- Tu rêves encore, Clara.

Je souris à Chloé et me bouge un peu. Ces derniers temps, elle doit souvent me secouer un peu pour que je sorte de mes pensées. Alors sans perdre une seconde, je me remets au travail, j'essuie et range les tasses sortant de la machine. Ma collègue de travail me lance des regards inquiet et je fais tout pour les ignorer. Selon elle, je ne devrais pas travailler dans mon état et profiter de ma grossesse pour me reposer, mais je n'ai aucun revenu et dans quelques mois je ne serais plus seule. Chloé est devenue, en trois semaines, une très bonne amie et je retrouve un peu de Lili en elle. Sa bonne humeur et son franc parler, me font penser à ma meilleure amie que j'ai abandonnée à New York. Sa taille aussi me rappelle Lili. Chloé ne doit pas mesurer beaucoup plus. La seule chose qui les différencie vraiment c'est la couleur de cheveux. Ma collègue est aussi brune que Lili est blonde.

- Tu penses encore à lui ? me demande Chloé.

Je souris et secoue énergétiquement la tête.

- Non, pas aujourd'hui. Je pensais juste à ma meilleure amie. Elle te ressemble beaucoup, dis-je nostalgique.

Pour me répondre ma collègue me sourit tendrement. Bien qu'elle soit au courant de ma situation, en général elle évite de m'en parler. Je pense qu'elle craint de me faire remonter de mauvais souvenirs, mais il n'y a pas de mauvais souvenirs avec Alex. Si elle savait justement que chacun des moments passés avec lui ont été les meilleurs de ma vie. Quand Joe ne hantait pas mes pensées, j'étais heureuse. J'étais heureuse avec Alexander. J'essaye de savoir ce qu'il a bien pu se passer pour qu'il réagisse de la sorte, mais au final qu'elle importance. Si nous ne sommes plus ensemble aujourd'hui, c'est que les choses devaient être ainsi.

- Ok, c'est bon rentre chez toi. Tu es en train de faire flipper tous les clients.

Je glousse en me rendant compte qu'elle n'a pas tord. Les clients du café, les habitués, me regardent inquiet et se demandent sans doute si je ne vais pas tomber dans les pommes. Sans me faire prier je retire mon tablier et j'embrasse Chloé, avant de filer hors du café. J'ai trouvé ce job en venant boire un chocolat. J'avais besoin de prendre l'air ce jour là et mes pas m'ont menés ici. Chloé a été gentille avec moi et j'ai osé demander si le patron cherchait quelqu'un. Pour mon plus grand plaisir, ils m'ont laissé ma chance et me voici serveuse. Et de toute façon qu'aurais-je pu faire d'autre. En France, trouver un travail est compliqué et ce n'est pas le moment de faire sa difficile.

La maison de mes parents est à une dizaine de kilomètres, mais j'utilise la voiture qu'ils m'ont laissée. Quand j'arrive, le chien de mon père m'accueilles et je le caresse, avant de le pousser pour rentrer. Mes parents ont refusé de l'amener avec eux, ils ont dit qu'il était trop vieux pour un tel voyage, mais je pense qu'ils étaient juste rassurés que je ne sois pas seule. Max est un ... en réalité je ne sais même pas ce qu'il est. Un mélange d'une dizaine de races de génération en génération. Un bâtard à cent pour cent, aux poils ras et à la couleur fauve. Ce que je peux dire de lui c'est que c'est un ami fidèle. Il reste sans arrêt collé à moi et sa présence me réconforte. J'espère que mon enfant le connaîtra assez longtemps pour ne pas l'oublier. Quand il était un peu plus en forme, c'était mon compagnon de sport. Tous les matins il venait avec moi et nous faisions nos cinq kilomètres habituels.

Le Prix Du Silence. TERMINÉ [ En correction ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant