Clara
Allongée sur mon lit, la main sur le ventre, je regarde le plafond en essayant de comprendre où nous avons échoué. Parce qu'il est clair que nous nous sommes plantés et en beauté. Les jours ont passé si lentement depuis notre retour de France, que je me demande si ça sera toujours comme ça sans lui. J'ai mal. J'ai l'impression d'avoir vécut une deuxième rupture quand il a tourné les talons sur le tarmac. Sauf que cette fois ci, c'est moi qui l'ai fait fuir. Je voulais qu'il comprenne mon point de vu, pas qu'il m'abandonne.
— Tu vas réellement passer tes journées enfermée dans ta chambre ? me demande Chloé.
Je secoue la tête négativement pour lui répondre, mais en réalité je ne veux rien faire. La vie parait fade. Mon amie vient s'allonger près de moi et pose sa main sur mon ventre, elle aussi.
— Il n'a pas appelé ?
Je sais que cette question semble bête, que si Alex devait appeler il le ferait sur mon téléphone, mais il me reste toujours ce petit espoir d'entendre le combiné de l'appartement sonner. Chloé secoue la tête à son tour et je grimace.
Elle est au courant de ce qui s'est passé durant nos dernière heures en France et tente comme elle peut de me rassurer. Il m'aime et il va revenir. Voilà ce qu'elle essaye de me rentrer dans le crâne, mais je doute encore. Est-ce que ce n'est pas à moi de me rattraper cette fois ?
— Faut que j'y aille ! dis-je en me redressant.
Chloé sursaute à côté de moi, mais j'en ai cure de lui avoir fait peur. Il faut que je me prépare, que je prenne un taxi et que je parte le retrouver.
J'entends mon amie rire en me voyant m'affairer et je ne peux m'empêcher de sourire. Voilà deux semaines qu'il m'a tourné le dos et autant de jours ou je n'ai pas réussi à sourire.
Dans le taxi je réfléchis à ce que je vais lui dire. Est-ce qu'il écoutera mes mots cette fois, sans se braquer ? J'ai peur de remettre les pieds dans la maison dans laquelle j'ai habité pendant des semaines, dans celle qui devait accueillir nos enfants et là où nous aurions gravé des souvenirs sur les murs. Bien que c'était sa maison, à la fin je me sentais de plus en plus chez moi. Je sais que nous aurions pas vécut éternellement là-bas, mais c'était un peu chez moi.
Quand la voiture s'arrête devant chez lui, je paye la course et descends du véhicule. Une boule d'angoisse me tord les tripes, mais il est temps de prendre les choses en main. Je suis à plus de quatre mois de grossesse et je refuse de passer le reste sans Alexander.
— IDIOT ! hurle une femme en sortant de la maison du père de mes enfants.
Il me faut quelques secondes pour la reconnaître sans son gros ventre, mais je ne peux m'empêcher de sourire en la voyant arriver vers moi, folle de rage.
Je l'entends grommeler dans sa barbe et cela me fait rire. Quand Alyssa me voit enfin, ses pas s'arrête et ensuite elle se précipite vers moi. La voyant hésiter sur ce qu'elle doit faire, j'ouvre mes bras et elle s'y jette en riant de joie. J'adore cette femme et je regrette de ne pas avoir passé plus de temps avec elle. J'ai reçu un faire-part de naissance et un message pour me remercier de mon cadeau. Seulement, je n'ai pas pensé à lui rendre visite depuis mon retour. Trop occupée à attendre Alexander.
— Qu'est-ce qu'il a fait pour te mettre dans cette état là ? demandé-je en me détachant de notre étreinte.
Je vois l'hésitation passer sur son visage, mais finalement elle me raconte tout. Alexander n'est pas sorti depuis deux semaines de chez lui et il refuse de voir sa famille. Quand sa sœur lui a rendu visite un peu plutôt, elle a dû attendre trente minutes avant qu'il ne lui ouvre la porte.
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Le Prix Du Silence. TERMINÉ [ En correction ]
Romance''Manipulation. Humiliation. Intimidation. Si vous ne cédez à aucune de ces trois choses, vous céderez forcément quand on vous arrache la chose la plus importante. La joie de vivre.'' Les ténèbres sont sombres et effrayants, mais ils ne s...