Se Reconstruire. Chapitre 50

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Clara.

Voilà une semaine que j'ai quitté Alexander - enfin, qu'il m'a quittée - et toujours aucune nouvelle de lui. Au départ je pensais qu'il reviendrait, qu'il me dirait qu'il avait été surpris par mon annonce et qu'il regrettait, mais il n'est jamais revenu vers moi. J'ai attendu jour et nuit un signe de sa part. Les larmes ont finit par s'arrêter de couler, pour mon plus grand soulagement, mais ma tristesse est toujours là. C'est comme ci il me manquait une partie de moi. Un morceau de mon âme.

- Tu es prête, chérie, demande ma mère en passant la tête par la porte de ma chambre.

Je me redresse sur mon lit et lui indique que j'arrive. Quand elle repart je souffle de lassitude et décide qu'il est temps pour moi d'oublier ma vie ici. Demain je serais de nouveau chez moi et la seule chose que je ramène en France c'est l'enfant qui grandit dans mon ventre. Ni mon frère, ni mes parents ne sont au courant pour ma grossesse. Je n'ai pas voulu leur en parler et Lili a tenu sa langue. Ils pensent qu'Alexander et moi nous nous sommes séparés d'un commun accord. Malgré le choc de l'annonce, ils ont respecté ma décision de ne pas en parler.

Quand j'arrive dans le salon, Lili me saute dans les bras et me serre contre elle.

- Deux semaines ça va être long, Bubulle, râle-t-elle.

- Je vais aider mon père à préparer les cartons et je reviens, mens-je.

Mes parents ont décidé de venir vivre en Amérique pour se rapprocher de nous, et tous les deux ont démissionné de leur poste en France. Ils vont vivre quelque temps chez Lili et Ben, avant de trouver une maison dans la grosse pomme. Alors pour me changer les idées, j'ai décidé de partir avec mon père pour mettre la maison en vente et déménager leur affaire. Ma meilleure pense que c'est une bonne idée et à même insisté pour que je parte quand j'hésitais encore. Seulement personne ne sait que je ne reviendrais jamais à New York. Demain, je poserais de nouveau mes valise en France et cela pour une durée indéterminé.

Si Lili avait appris que je ne revenais pas elle ne m'aurait jamais laissé partir, elle aurait été capable de m'enfermer dans son appartement.

Quand finalement elle se détache de moi, je ne peux empêcher une larme de rouler sur ma joue.

- Tu vas me manquer, Lili.

Un sourire triste illumine son visage et ses yeux s'embuent à leur tour.

- Toi aussi, dit-elle en baissant les yeux.

Et c'est a ce moment que je comprends que ma meilleure amie me connaît. Elle sait que je ne vais pas revenir. J'inspire plusieurs fois pour ne pas pleurer, tout en regardant vers les fenêtres de l'appartement.

- Je serais toujours ta meilleure amie, hein ? demande-t-elle en pleurant.

Je hoche la tête, l'émotion m'empêchant de parler, et de nouveau nous nous prenons dans les bras l'une de l'autre.

- Il ne doit pas savoir, Lili. Je ne veux pas qu'il apprenne pour le bébé, ni où je suis. Si un jour tu le croise, dis-lui qu'il n'y a plus d'enfant.

- Je te le promets, Clara.

- Embrasse Ben pour moi et donne lui ça, dis-je en sortant une lettre de mon sac.

Avant que je ne quitte l'appartement, Lili me tend un cadre et je pleure encore plus. Mon ami va réellement me manquer, mais je l'emmène avec moi.

Dans le hall de l'aéroport, ma mère et moi attendons tranquillement que mon père revienne de l'enregistrement de ses bagages. Pour ma part je n'ai pas grand chose, donc je garde mon sac de voyage avec moi. Je suis arrivée en Amérique, une valise pleine à craquer et je repars sans rien. Plus de vêtements, plus d'argent et plus seule que je ne l'ai jamais été .

Le Prix Du Silence. TERMINÉ [ En correction ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant