Se Reconstruire. Chapitre 58

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Clara

Les gens normaux, comme moi, ne mettent jamais un pied dans un jet privé. Inutile de le préciser. Je pourrais être excitée de faire un voyage avec un tel confort, mais je ne le suis pas. Malgré la beauté de l'avion, le matériel high-tec et le service impeccable, je n'ai pas le goût à me réjouir. Pas quand Alexander semble aussi refermé sur lui. Je regrette chacun de mes mots, je les ai regretté immédiatement, mais dans le fond ils avaient du sens. Avec tout l'amour que je lui porte nous pourrions être heureux et vivre une belle vie, mais lui et moi savons que nous connaissons pas grand chose de l'autre.

Et cela me crève le cœur.

On a vécut des semaines et des semaines ensemble, à faire des projets et à soigner mes plaies, mais pas une seule fois nous avons parler de nous, de ce qui a fait que nous sommes devenus qui nous sommes.

J'ai bien vu la grande tristesse s'imprimer sur les traits d'Alexander, mais je n'aurais jamais penser qu'il le vive aussi mal. Je pensais qu'il aurait compris.

Mais non et une part de moi sait qu'elle l'a perdu.

J'ai si mal et je tente de faire bonne figure devant notre famille, mais ils me connaissent.

La tête appuyée sur le hublot, j'essaye de réfléchir à un moyen pour arranger les choses, mais rien ne semble assez bien.

Je pourrais me lever et aller voir le père des bébés dans la chambre au fond de l'avion, lui dire que je suis désolé et essayer qu'il me pardonne. Sauf que la porte est fermée à clef. Je ne sais pas ce qu'il fait à l'intérieur, mais il s'y est enfermé bien avant le décollage.

Je vois le regard de nos amis et famille sur moi, je sais qu'ils se posent des questions sur nous, mais je fais mon possible pour les ignorer.

Le voyant indiquant que nous pouvons enlever nos ceintures s'éteint et sur un coup de tête, je me lève et marche jusqu'au fond de l'avion.

Quand Sam m'a fait visiter, j'y ai remarqué un salon avec des banquettes qui semblaient confortable. Par chance, personne n'y est installé et j'en profite pour m'allonger de tout mon long sur les coussins moelleux.

Bon ventre me tire, pourtant mes deux petits anges semblent dormir. Je grimace à chaque petite contraction et je prends sur moi. Le médecin dit que c'est normal et demande à ce que je me repose un maximum si je ne ne veux pas accoucher avant la date prévu. C'est ce qu'il m'a dit ce matin quand je lui ai demandé.

Les contractions ont commencées dans la matinée, quand Alexander descendait les marches du perron sans même me jeter un regard.

La douleur était telle que je me suis pliée en deux, mais je n'ai rien dit à personne parce qu'à cette heure nous serions toujours en France et non au dessus de l'océan.

Petit à petit la douleur s'estompe et je sens la fatigue me gagner. Avant de sombrer définitivement, je vois Max, notre chien, marcher dans ma direction. Comme si il était tout permis, il grimpe près de moi sur la banquette et se blottit comme il peut près de mon ventre.

En lui caressant la tête, je me souviens qu'Alexander voulait nous acheter un chien. Est-ce qu'un jour on en aura un ? Est-ce qu'on vivra de nouveau ensemble ? Mes bébés verront-ils leur père rentrer le soir chez nous ?

Tant de questions et si peu de réponses. Je déteste ça.

Mes yeux s'ouvrent lentement et je m'attends à devoir m'habituer à la lumière, mais il fait sombre là où je me trouve. Je me redresse dans le lit et je regarde autour de moi. Se pourrait-il que je devienne folle ? Je m'étais endormie dans le salon et pas dans une chambre.

Le Prix Du Silence. TERMINÉ [ En correction ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant