Se Reconstruire. Chapitre 61

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Clara

Je ne pleure pas. Il ne mérite pas une larme de plus. Je suis énervée contre lui, en colère contre moi, mais encore plus déçue par la situation. Bordel ! Pendant que je me transformais en une coquille vide, asséchée à cause des larmes versées, Alexander se tapait cette pouffe.

— Connard, je lâche en serrant les point. Gros, gros connard.

Appuyée contre la chambarde de la baie vitrée, je regarde Dusty et Dayson sauter sur Max. Je les avais prévenus de ne pas embêter le chien de mon père, mais ces chiots n'en font qu'à leur tête.

— Aller, raconte-moi tout chérie.

Je regarde par dessus mon épaule et vois mon père apparaître, une tasse de chocolat chaud dans les mains.

— Rien, dis-je en boudant.

J'ai toujours été proche de mon père, mon déménagement en France à renforcer ce lien et je suis donc beaucoup plus proche de lui que je le suis de ma maman.

Comme ci mes problèmes de cœur ne l'intéressaient pas, mon père se met à rire en portant sa tasse à ses lèvres. Je ronchonne de plus belle, mais quand je goûte la boisson chaude de ma tasse je ne peux que m'extasier.

— Quand Alexander m'a quittée, il est allé se jeter dans les bras d'une... d'une... d'une fille.

La fin de ma phrase à du mal à sortir avec mes dents serrées, mais j'y arrive tout de même. Je suis aussi fière de moi et du fait que je n'ai insulté personne.

Mon père me scrute avec attention et un sourire tendre s'imprime sur ses lèvres.

— Quand j'étais adolescent et que j'ai rencontré ta maman, je faisais n'importe quoi, mais je l'aimais comme un fou. Au bout de six mois de relation, je me suis rendu compte qu'elle m'aimait tout autant et j'ai flippé comme un gamin. Je l'ai quittée.

J'ouvre de grands yeux en le regardant et j'attends qu'il continue. Mon père a quitté ma mère ?

— Le lendemain j'étais au bout du rouleau. Une vrai épave. Je m'étais bourré la gueule toute la nuit et je faisais peur à voir. La seule chose que j'ai trouvé à faire, s'est sortir et draguer chaque fille que je croisais. Chaque soir des deux semaines qui ont suivit, je les ai passé avec une femme différente.

La voix de mon père est basse et j'entends les remords. Je sais qu'il regrette cette période et j'admire ma mère pour lui avoir pardonné.

— Le pire dans tout ça, c'est que je cherchais juste à les câliner. Je ne voulais pas forcément plus avec elle, juste de la tendresse. Dans chaque femme, je cherchais ta maman et je ne l'ai trouvée dans aucune.

Je ne peux qu'imaginer la douleur que ma mère a ressenti quand elle a découvert toute cette histoire. Je ressent exactement la même chose. Sauf que j'ai un millier de questions qui se bousculent dans ma tête. Combien de femmes ? Combien de fois ? Chez lui - nous ? Dans notre lit ?

— A chaque fois que tout semble aller bien, quelque chose de nouveau arrive et me brise le cœur.

Mon père ne dit rien et continue de fixer le petit jardin à l'arrière de leur nouvelle maison. Je vois bien qu'il se retient de dire quelque chose, une chose que je ne vais pas apprécier, mais il a la décence de ne rien dire.

Notre attention se focalise sur les deux chiots d'Alexander - les miens à partir d'aujourd'hui - qui se mettent à courir comme des fous en direction du portail de la maison. De là où nous sommes, nous ne voyons pas ce qui les a attirés, mais sûrement ma mère qui doit rentrer du travail.

Le Prix Du Silence. TERMINÉ [ En correction ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant