Nouveau départ - Dylan O'Brien

Chapitre 75

Ils étaient parti hier en début d'après-midi. Et même si leur départ n'avait pas été l'expérience la plus agréable, je dois dire que c'était beaucoup moins affreux que la dernière fois. Peut-être était-ce dû au fait que cette fois-ci, j'avais la certitude de les revoir prochainement grâce au cadeau de Jer. A vrai dire la raison n'avait pas vraiment d'importance, ce qui comptait c'était que j'avais passé un week-end fantastique. D'ailleurs, à chaque fois qu'un souvenir me revenait en mémoire, je me mettais à sourire bêtement. Comme par exemple à cet instant précis, assise sur un des siège abîmer du bus dans lequel je me trouvais. 

Je regardais à travers la vitre le paysage défiler. Et pour une fois je ne me retrouvais pas à le comparer à celui du trajet que j'avais l'habitude de faire au cotés de Dylan. D'une certaine façon, je l'acceptais enfin ce qui me donnait l'impression de le redécouvrir. 

Ma journée toute entière avait été accompagné d'un sentiment particulier. Non pas que ce soit une chose négative. Je dirais plutôt le contraire. Je me sentais plus légère, plus enjouée, plus enclin à l'acceptation en général. J'avais cessé de résister au changement, je m'autorisais enfin à voir les cotés positif de ma nouvelle maison, de ma nouvelle ville, de ma nouvelle vie. 

Je savais que Dylan, Zoé et Sam n'allaient pas juste m'oublier, et cette réalisation m'avais fait comprendre que me forcer à détester ce nouvel endroit juste dans l'espoir de retourner à l'ancien n'avait fait que de me compliquer la vie. 

Qui sait, j'allais peut-être pousser cette folie jusqu'à m'autoriser à me faire des amis de mon âge. Parce que après tout, soyons honnête, être la petite nouvelle n'a jamais été facile. Ça l'était d'autant plus quand le temps qui me séparait du bac commençait à pouvoir se compter en semaines et que je devais être à jour sur deux programmes différents. Sarah continuait de faire ce qu'elle pouvait pour m'aider à réviser mais la connaissant, elle devait probablement se mener la vie dur juste pour que je puisse connaître mes leçons. C'est donc pour cette raison que j'essayais de m'autonomiser le plus possible, complétant mes cours à l'aide d'internet ou de bouquins. 

Et bien que ma soirée aurait dû se constituer de ça bien précisément, le cadeau de mon père avait grandement contribuer à un changement de programme. En effet, à peine arriver à l'arrêt de bus, je repérais la voiture du militaire et me précipita vers celle-ci. Je m'installais à la place passager après avoir saluer mon meilleur ami et récupérais la pochette cartonnée que celui-ci me tendait. 
- Normalement il y a tout, j'ai réussi à avoir ton père au téléphone aujourd'hui et il leur a passé un coup de fil, ils sont au courant de ta situation. 

J'ouvris la pochette et parcourais rapidement les différents papiers qu'elle renfermait avant de demander : 
- Tu crois qu'on devra y retourner ? Ils veulent une signature de mon père ou des papiers pour le changement d'adresse ? 
- Non, t'es majeur maintenant donc ta signature suffit, et si vraiment je mettrais la mienne. Pour le changement d'adresse le papier y est déjà mais franchement je me demande si ils ont vraiment besoin de tout ses trucs.
Je continuais de feuilleter les documents tandis que Jer s'occupait de rouler. 

Face à certains qui semblait être écrit dans une langue étrangère, je me mis à soupirer doucement. 
- Dit Jer, ça va être tout le temps comme ça à partir de maintenant ? 
- De quoi tu parles ? 
- Etre majeur, adulte. Devoir gérer pleins de trucs administratifs auquel je ne comprend absolument rien, avoir une signature qui vaut beaucoup plus qu'avant, sentir que si on est dans la merde la seule chose à faire c'est assumer ses responsabilités ? 

Le nez toujours fixé sur les papiers, je relevais enfin la tête pour brièvement croiser le regard de Jer qui me souriait, l'air amusé. 
- Honnêtement ? La plupart de temps, c'est ça. Mais c'est pas parce que t'es majeur que tu vas devoir tout gérer toute seule. Que ce soit ton père, ma mère ou moi, on continuera d'être là pour toi ma belle et on t'aidera à tout comprendre. 
Il s'arrêta au feu et tourna la tête vers moi avant de poursuivre. 
- Et personne ne s'attend à ce que tu sache tout, tout de suite. Regarde moi, j'ai 22 ans et y'a encore plein de truc que je serais incapable de gérer seul.