Nouveau départ - Dylan O'Brien

Chapitre 76

Mon quotidien avait entièrement reprit le dessus. J'avais intégré à ma nouvelle routine mes heures de conduite et j'essayais de faire un réel effort pour ne pas courir chez Jer à chaque fois que je commençais à m'ennuyer. Je me réhabituais -aussi fascinant que ça puisse être- à faire le ménage plus régulièrement et à me cuisiner plus souvent ma propre nourriture. J'avais également revu mon rythme de travail, qui avait été beaucoup trop intense pour pouvoir être maintenu sur la longueur. J'avais mis tout ça sous une forme de petit planning (un conseil de la petite brune en personne qui, visiblement était plus organisée qu'elle aimait le montrer). J'avais également pris soin d'intégrer dans chacune de mes journées, un temps pour appeler au minimum Dylan. 

Il était évident qu'à l'approche du bac je n'avais pas pu réduire tant que ça mon temps de révision, et, je continuais donc toujours de réviser mes cours un peu chaque jours, après mes devoirs. A cet enchaînement, c'était ajouté la régulière vérification de ma place sur les listes d'attente des facs, BTS et DUT que j'avais en commun avec Dylan, Sam et Zoé. Car même si nous n'avions pas tous exactement postulé dans les mêmes établissements, proprement parlant, nous avions tout de même essayer de trouver des villes similaire qui pouvaient combler toutes nos attentes. Et, régulièrement, je passais quelques heures au téléphone ou sur l'ordinateur avec Zoé pour nous renseigner sur les villes en fonction de leurs probabilités. Nous tournions souvent en rond, mais la perspective de retrouvailles plus durable dans quelques mois faisant que nous nous en rendions à peine compte. 

Par ailleurs, cela faisait déjà plus d'un mois que je me pliais à mon planning et j'avais vraiment l'impression d'avoir les choses sous contrôle. J'appréciais de plus en plus ce sentiment. Après des années passées à me sentir impuissante face aux événements qui bouleversaient ma vie, j'avais enfin l'impression de pouvoir les voir venir. C'est donc dans le même esprit que, en préparation au retour de Jer à l'armée, j'avais ré-inclus plus de temps à passé avec lui. Il ne lui restait plus qu'une grosse semaine avant de repartir et il ne tenait plus en place. 

Le militaire passait la quasi totalité de son temps à faire du sport. Ses après-midi console avec Benjamin s'était vu tellement diminué que le voisin dû se résoudre à aller en cours. Les seuls moments qu'il daignait m'accorder étaient généralement dû à mes séances de conduites clandestines et parfois quelques activités en lien avec la nourriture, son seul point faible encore exploitable. 

Mais heureusement, pour compenser l'absence répété de mon meilleur ami, mon père avait réussi à être à nouveau un petit peu plus présent. Il avait récemment réussi à passé une semaine entière à la maison et avait pu admirer mes compétences de conductrice de ses propres yeux. Seulement, après avoir vécu cette expérience, je m'étais jurée de ne plus le laisser venir avec Jer et moi pendant ses leçons. Il avait passé la totalité du temps à être complètement stressé et à me donner des tonnes de conseils qui allaient, par moment, à l'encontre de ceux que j'avais reçu de la part de Jer ou même de mon moniteur. Le moins que l'on puisse dire c'est que j'étais ressorti de la voiture l'esprit complètement embrouillée. 

J'avais néanmoins repris l'habitude de lui téléphoner -quand mon planning le permettait- au boulot. Surtout quand il se retrouvait à rester sur place pendant une semaine ou plus. Notre relation était à nouveau comme avant et l'on ne ressentait quasiment plus les stigmates du déménagements qui semblait déjà être un lointain souvenir. 

- Mon dieu. Si tu savais à quel point je suis crevée ! s'exclama Zoé
Je jetais un coup d'œil à mon ordinateur, levant le nez de mes cours pour observer la fenêtre Skype ouverte. La petite brune était en train de se passer les mains sur le visage en soupirant. 
- Pourquoi ça ? demandais-je 
- Ma sœur ne me lâche plus depuis qu'elle s'est rendu compte que Sam n'est plus juste mon meilleur ami et elle a réussi à faire flipper ma mère.