Nouveau départ - Dylan O'Brien

Chapitre 77

Mon regard ne pouvait plus se détacher d'elle, pourtant je n'en croyais toujours pas mes yeux. Après tant d'années d'absence, elle était là devant moi. Elle n'avait pas beaucoup changé, physiquement, je veux dire. Ses cheveux bruns, similaire aux miens, avait été légèrement coupé par rapport à mes derniers souvenirs d'elle. Et même si je me rappelais d'elle étant très fine, les quelques courbes qu'elle avait maintenant semblait lui aller très bien. Elle était aujourd'hui âgé d'une quarantaine d'années et les premiers cheveux blancs commençaient à faire leur apparition. Son visage aussi, n'était plus tout à fait aussi fin que dans les dernières photos que j'avais d'elle. Cependant, dire que ce n'était pas une belle femme serait mentir. 

Ses yeux semblaient se remplir de larmes alors qu'elle avançait prudemment vers moi. Pour ma part, dans un état de choc, je n'étais pas capable de penser, de parler ou même de faire autre chose de mon visage que de paraître surprise comme jamais. Même respirer ne me semblait plus naturel.

- Oh mon dieu ... Lisa, s'exclama-t-elle 
Elle s'approcha de moi assez pour me prendre dans ses bras mais changea d'avis à la dernière minute.
- Tu as tellement grandis, remarqua-t-elle à la place
Elle approcha sa main de mon visage et joua avec une mèche de mes cheveux, un air nostalgique sur le visage. Je restais figé, j'avais l'impression que mon cerveau ne parvenais toujours pas à enregistrer l'information. Et encore moins à agir en conséquence, bien que je ne sache pas ce que j'aurais pu faire si j'en avais été capable. 

Sur son visage à elle, toutes sortes d'émotions semblaient se disputer. Elle ne semblait pas savoir laquelle ressentir alors que je semblais ne pas réussir à ressentir quoi que ce soit. Et alors que le monde entier semblait continuer son cours autour de nous, j'en étais incapable. J'étais prisonnière de mon propre corps qui ne répondais plus de rien. 

Et sans l'intervention d'une autre voix familière, j'aurais probablement demeurer dans cet état pour un bon moment. 
- Lisa ! cria Jérémy
Ma tête se tourna et mon regard surpris croisa celui du militaire qui avait du mal à cacher la panique présente dans le sien. J'étais enfin sortis de ma transe. 

Ma mère fit un pas en arrière et retira sa main de mon visage dans un hoquet de surprise. 
Mais mon meilleur ami, s'approchant toujours plus rapidement de moi, tenta une approche légèrement plus douce mais toujours teintée par un stress très marqué. 
- Lisa, ma belle, écoute moi et recule. 
Mes yeux clignèrent plusieurs fois avant que je m'exécute, toujours incapable de réfléchir par moi même. 

Jer arriva enfin à mon niveau et m'agrippa le bras, un peu trop fermement, avant de me forcer à prendre un peu plus de recule. Il me positionna dernière lui et se mit, tel un bouclier, entre ma mère et moi. 
- Ne l'approchez pas, dit-il d'un ton quasiment menaçant 
J'avais l'impression de reprendre doucement conscience et regardais à présent mon meilleur ami avec incompréhension.  

Ma mère semblait réagir de la même manière, n'arrivant pas à comprendre qui était ce jeune homme, sortant de nul part qui m'empêchait de l'approcher. Puis, examinant de plus près la tenue du militaire elle semblait soudainement faire le lien. Les traits de son visage s'adoucissaient pendant un instant puis ses sourcils se froncèrent. Elle s'exclama ensuite d'une voix douce :
- Jérémy ? Est-ce que c'est toi ? 

Le militaire ne répondit pas mais je continuais de voir sa poitrine se soulever et retomber dans un rythme beaucoup plus rapide que la normal, sans être certaine de savoir si c'était dû à son sport ou à la confrontation.
Reprenant ses esprits, ma mère avait poursuivi d'une voix encore plus calme.
- J'ai été très désolée d'apprendre pour ton père ... C'était un homme ...
- Je ne veux pas de votre pitié, coupa-t-il sèchement malgré la sincérité du message