Nouveau rendez-vous avec le chirurgien à l'hôpital. Comme la dernière fois, il me reçoit dans son bureau, accompagné d'une secrétaire médicale :
« Je vous ai apporté les résultats des examens que vous m'aviez demandé de faire en ville. Tout va bien, lui dis-je tout en lui tendant mon dossier
- Merci. Concernant ceux que vous avez effectués à l'hôpital, tout est ok
- Ahhhhhhh tant mieux, c'est une bonne nouvelle
- Oui car cela n'aurait pas été la même chose si vous aviez été diagnostiquée quelques mois plus tard
- C'est-à-dire ?
- Des métastases auraient pu apparaître
- Et ?
- C'est quelque chose que l'on ne sait pas guérir
- Ah oui ? » .
Bien vissée sur ma chaise, j'inspire et j'expire profondément pour garder mon calme. Ça va aller, ça va aller. Calme toi...
« Vous pourriez me parler de ma tumeur, est-elle grande ou petite ?
- Elle est petite. Vous savez que vous allez faire de la chimiothérapie ?
- Oui, oui, c'est une des premières choses que vous m'avez dite lors de notre premier rendez-vous, je m'en souviens très bien. Je voulais également savoir comment allait se dérouler l'opération ?
- Ecoutez laissez-moi faire... Ce que je peux vous dire c'est que durant l'opération nous allons également vous enlever le ganglion sentinelle, celui qui se trouve le plus prêt de la tumeur. Il sera ensuite analysé pour savoir si la maladie s'est propagée aux ganglions. Si c'est le cas, nous pourrions être amenés à vous opérer de nouveau pour procéder à un curage axillaire, c'est-à-dire à l'ablation des ganglions lymphatiques au niveau de l'aisselle
- Espérons que non. L'intervention se fera sous anesthésie générale ?
- Oui
- J'ai lu sur votre site que vous pratiquiez des opérations sous anesthésie locale, notamment grâce à l'hypnose
- Laissez tomber, cela prend trop temps
- Ok ».
Je n'insiste pas et je décide de ne plus poser de questions, de toute façon ça ne sert à rien, vu que j'ai un énorme mur devant moi. Comme lors de notre dernier entretien, ce rendez-vous est chronométré, 15 minutes tout au plus. Je ressors vidée de son bureau mais vraiment soulagée. Non le cancer ne s'est pas propagé ailleurs sous forme de métastases. C'est un profond soulagement. Après ma pause déjeuner pour fêter cette première victoire en compagnie de Julien et Louise, je vois l'anesthésiste puis une infirmière qui me donne plus d'informations sur l'opération :
« Vous allez subir une mastectomie partielle, me dit-elle. Cela consiste à retirer la tumeur tout en préservant le volume et la forme du sein ».
Elle prend ensuite la peine de me faire un dessin pour m'expliquer comment va procéder le chirurgien. Enfin quelqu'un d'humain, ça fait du tellement du bien.
« J'ai la chance dans mon malheur de garder mon sein
- Oui c'est vrai, certaines femmes, contrairement à vous, n'ont pas le choix et doivent subir une mastectomie totale
- Ce n'est pas rien j'imagine
- Effectivement c'est une grosse opération. Pour certaines femmes, la perte d'un sein est parfois plus difficile à vivre que la maladie en elle-même
- Je comprends, c'est vraiment la double peine ».
Sur le chemin du retour, je n'ai qu'une hâte, c'est que l'on m'opère le plus vite possible. Encore un peu de patience, un tout petit peu de patience et dans une semaine cette tumeur ne sera plus qu'un mauvais souvenir....
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AléatoireJe m'appelle Camille et en août 2015 à 41 ans, j'apprends que je suis atteinte d'un cancer du sein agressif de grade 3, un cancer que l'on ne savait pas soigner il y a 15 ans. Cette maladie je vais devoir la combattre avec des traitements lourds dur...