A quel prix ?

2 juin 2014

Les prises de sang et les échographies démarrent le deuxième jour du nouveau cycle mais ne reprennent qu'à partir du huitième jour. Cela me laisse un peu de répit. Comble du hasard, j'ai croisé une ancienne camarade de mon lycée dans la salle d'attente alors que je venais pour une échographie. Je l'ai tout de suite reconnue. C'était le top model du lycée. Une fille magnifique qui avait un succès fou à l'époque et qui n'avait pas changé. Quand je lui ai adressé la parole, je ne suis pas sûre qu'elle m'est vraiment reconnue mais je n'ai pas pu m'empêcher de lui demander ce qu'elle faisait ici :
" Et bien je suis suivie dans ce cabinet pour pouvoir congeler mes ovocytes en Espagne où c'est autorisé contrairement à la France
- Oui en France, à moins d'avoir un cancer, cela n'est pas possible
- Non. Par contre, cela coûte assez cher et je préfère le faire maintenant à 41 ans
- Tu fais bien, mieux vaut être prévoyante
- Disons que j'ai eu des compagnons qui n'étaient jamais prêts à avoir des enfants. Je suis pour l'instant seule et je préfère prendre les devants pour avoir des ovocytes de bonne qualité le moment voulu. Je pourrai les utiliser le jour où je rencontrerai le bon compagnon
- Je comprends
- Et toi que fais-tu ici ?
- Et bien je fais une FIV
- Je te souhaite de tout cœur, que cela marche en tout cas
- Merci ».
La communication fut interrompue au moment où le gynécologue m'appelait. Qui l'eut cru ? Je venais de croiser cette femme avec qui j'étais au lycée. Étonnamment elle n'arrivait pas à trouver le bon compagnon pour avoir des enfants. Lassée d'attendre le prince charmant, elle préférait aller à l'étranger pour congeler ses ovocytes. Cette démarche, de plus en plus de françaises l'entreprennent en allant à l'étranger. Dans une clinique de Barcelone en Espagne, 65% des patientes sont françaises...