22 décembre 2015

4 1 0
                                    

A l'approche des fêtes de Noël, mes parents ont fait connaissance avec ma tête d'œuf. Lorsque je leur ai montré mon crâne, j'ai plutôt cherché à dédramatiser la situation :
« Sympa mon nouveau look de martienne, vous ne trouvez pas ?
- C'est provisoire Camille, m'a dit ma mère
- L'inconvénient c'est que j'ai souvent froid depuis que je n'ai plus de cheveux
- C'est normal en même temps en cette période de l'année, m'a répondu mon père
- C'est vrai mais parfois mon bonnet ne me suffit pas. Je pense que l'on ne réalise pas à quel point notre chevelure nous protège de ce genre de désagrément. C'est quand on a plus rien sur la tête que l'on s'en rend encore plus compte ».
Je les ai plutôt trouvés calmes et posés à la vue de ma nouvelle tête, ne montrant pas de signes particuliers d'inquiétude, ou faisant tout pour me le cacher. Je me demande si le fait de me voir plutôt en forme ne les a pas finalement rassurés. Non pas que je cherche à faire semblant mais je récupère assez bien après chaque chimio. En général il me faut une semaine, voir 10 jours après chaque chimio pour commencer à aller mieux. Dieu merci, mes sourcils et mes cils sont toujours là et je l'espère encore pour longtemps. Je dissimule toujours mon crâne sous mon bonnet perruque, n'ayant toujours pas adhéré à l'idée de porter une « prothèse capillaire » comme on dit dans le jargon médical. Qui plus est, une belle perruque coûte cher, voire très cher et je n'ai pas les moyens d'investir une telle somme, et surtout je n'en ai pas envie. La sécurité sociale me rembourse à hauteur de 125 euros, ce qui correspond au prix d'un premier modèle en fibre synthétique. J'imagine que ma mutuelle pourrait en prendre une partie à sa charge mais je n'ai pas cherché à savoir combien. On m'en avait fait essayer quelques-unes à l'hôpital mais une fois portée, j'ai eu envie soit de rire, soit de pleurer car la personne que je voyais dans le miroir ce n'était pas moi et j'avais vraiment l'impression d'être déguisée. Je sais qu'il existe une alternative à la perruque avec Les Frangynes. C'est Julie qui en est à l'origine. Atteinte d'un cancer du sein à 27 ans, elle a imaginé une collection de turbans et fausses franges pour les femmes et les enfants malades. Le résultat est plutôt bluffant et le coût bien moins élevé. Pour autant, je n'ai pas souhaité essayer car je préfère rester tel que je suis. Et puis la chimio se terminant début février, je n'ai plus qu'à patienter encore 2 mois. Dans tous les cas, je ne me permettrai pas de jugement sur ce sujet car c'est une décision très personnelle. Certaines personnes ne supportent pas de se voir sans cheveux et préfèrent de loin porter une perruque. Finalement c'est à chacun de voir ce qu'il lui convient le mieux. Me concernant, cela n'est tout simplement pas pour moi et je préfère de loin mon look de punkette.  

A quel prix ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant