A quel prix ?

15 octobre 2015

Il y a quelques jours j'ai vu le radiothérapeute qui m'a annoncé 33 séances de rayons sur le sein droit. La radiothérapie interviendra l'année prochaine, après la chimiothérapie, qui elle, par contre, approche à grands pas. Parfois je me demande si ce traitement est indispensable et s'il sera vraiment efficace pour combattre la maladie. Est-ce que je vais le supporter ? Et si je refusais ? Comme à chaque fois, je finis par me résigner en me disant qu'il vaut mieux utiliser les moyens qui s'offrent à moi pour guérir. Ce serait dommage de ne pas essayer. En réalité, je suis plus effrayée à l'idée de perdre mes cheveux. Leur chute est inéluctable, les médecins me l'ont tous dit. Pour autant, ce n'est pas toujours le cas car les chimiothérapies sont diverses et variées : certaines entraînent une alopécie, d'autres pas. Ce traitement va détruire les cellules cancéreuses qui ont la particularité de se diviser rapidement mais il va également tuer d'autres cellules à division rapide et notamment celles qui sont responsables de la pousse de mes cheveux. C'est pour cela qu'ils vont tomber. Dégât collatéral dirons-nous. Je redoute plus que tout cet effet secondaire car il va entraîner une modification de mon apparence physique et m'enlever une part de féminité. C'est très difficile pour une femme de perdre ses cheveux, c'est même parfois pire que la maladie elle-même. Qu'un homme n'ait pas de cheveux, cela ne choque personne. Pour une femme, l'alopécie est plus difficile à assumer car dans l'imaginaire collectif, une femme a des cheveux, cela ne peut pas en être autrement. Pour m'aider à accepter progressivement cette fatalité, j'ai adopté un carré plus court que d'habitude, ce qui me permet de garder, pour quelques temps encore, le contrôle sur mes cheveux avant qu'ils ne me laissent complètement tomber...