J'ai choisi de faire de la PMA car je pensais comme beaucoup de couples qu'elle serait la solution pour m'aider à avoir un enfant. Même si je savais que mes chances étaient minces, j'avais envie d'y croire. Il se trouve que cela n'a pas fonctionné. La PMA ne vous garantit pas le succès. Au-delà de cet échec, je me suis posée beaucoup de questions quant à l'origine de ce cancer. Comment d'ailleurs ne pas s'en poser quand les marqueurs des hormones de ma biopsie étaient d'une intensité forte ? Ce cancer est hormono-dépendant, c'est-à-dire que la tumeur se nourrit des hormones pour se développer. Comment ne pas imaginer que tous ces traitements hormonaux n'aient pas joué un rôle dans l'apparition de la maladie ? Surtout quand on sait « les doses de cheval » que j'ai prises.
Pendant que j'étais malade, je n'ai pas pu m'empêcher de poser la question à tous les médecins que j'ai croisé. A l'hôpital où j'étais soignée, le chirurgien m'a clairement dit que cela n'était pas cela. Comme s'il cherchait à éviter le sujet. Un autre médecin, dont la PMA n'est pas son domaine de compétence m'a écrit, que « dans la mesure où il exprime des récepteurs des oestrogènes, il est difficile de penser que les oestrogènes à forte dose ne jouent pas un rôle. Mais c'est difficile à démontrer et d'avoir une certitude. » D'autres médecins m'ont dit que ce cancer était latent et que ces hormones avaient accéléré son développement. Pourtant la mammographie effectuée 2 ans plus tôt, n'avait rien révélé. "On ne voit pas tout à la mammographie", m'a-t-on précisé. Un autre praticien m'a également précisé que j'avais peut-être des prédispositions génétiques pour développer ce type de cancer. Et que j'aurai peut-être un jour, ou peut-être pas, eu ce cancer. Dans ma famille, il y a des cancers du colon. Et à l'hôpital, on m'a dit que lorsqu'il y a des cancers du côlon dans une famille, il peut y avoir des cancers du sein...
En me documentant, j'ai trouvé le cas d' qui a vécu la même chose que moi. Il semblerait qu'il existe des femmes à risques, d'après cette étude Cochrane de 2013 dont parle la journaliste de Marie-Claire dans son article. Ce lien éventuel entre cancer et PMA, on l'évoque beaucoup plus dans les pays anglo-saxons avec le cas de cette journaliste et de ces , ou encore de . Sur ce forum en Angleterre, . Combien y en a-t-il d'autres ? Tous ces cas similaires au mien me font me dire qu'il y a peut-être une part plus sombre autour de la PMA, une "darkside" dont on ne parle jamais...
Au delà de la PMA, je me demande s'il ne pourrait pas exister un éventuel lien entre la prises d'hormones et le cancer. A l'hôpital, lors de votre première visite, vous devez remplir une fiche et cocher la case "pilule". Étonnamment on ne vous demande pas si vous avez fait de la PMA. Moi je dois avouer que j'ai été très tentée de rajouter une case PMA sur le formulaire d'entrée car il s'agit aussi d'hormones. Ce lien possible entre hormones et cancer, je l'ai aussi posé à une infirmière dans le service de chimiothérapie. Elle m'a répondu que quasiment toutes les infirmières avaient arrêté la pilule dans le service. Par précaution ?
Dans tous les cas si aujourd'hui, une femme autour de moi me confiait qu'elle devait faire de la PMA, voilà ce que je lui dirai. Tout d'abord que je ne veux pas être alarmiste et que ce n'est pas parce qu'elle suit un traitement de fertilité qu'elle aura un jour un cancer du sein. Si un jour elle doit malheureusement développer un cancer du sein, cela ne sera pas non plus forcément lié à la PMA. Dans tous les cas, si elle doit en passer par là, il faut qu'elle pose des questions au médecin avant de démarrer des FIV: Quels sont les risques à court, moyen et long terme ? Surtout si elle a des antécédents de cancer dans sa famille. Qu'elle exige un suivi (mammographie, échographie pelvienne, frottis) avant, pendant et après ce parcours. Qu'elle soit avertie des complications éventuelles. Qu'elle pose des questions à sa famille et qu'elle sache s'il y a des antécédents de cancers. Qu'elle demande l'avis de l'Institut National du Cancer. Et qu'elle ne s'acharne pas, ça ne sert à rien. Ça fait juste marcher ...
Au final je finis par penser que la science ne sait peut-être pas encore tout et qu'il faut qu'il y ait plus de recherches sur le lien éventuel entre cancer et FIV / hormones car il n'y a rien de pire que de devoir mener 2 combats : l'un pour donner la vie et l'autre pour sauver sa vie...
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RandomJe m'appelle Camille et en août 2015 à 41 ans, j'apprends que je suis atteinte d'un cancer du sein agressif de grade 3, un cancer que l'on ne savait pas soigner il y a 15 ans. Cette maladie je vais devoir la combattre avec des traitements lourds dur...