Ce matin la fatigue et la douleur font que j'ai du mal à m'extirper de mon lit. La nuit a été longue, je n'ai quasiment pas dormi à cause de cet énorme bandage qui me comprime la poitrine et m'empêche de respirer. J'aimerai tellement pouvoir l'enlever mais je dois encore patienter quelques jours. Vers 11h00, l'infirmière de l'hôpital m'appelle pour prendre de mes nouvelles :
« Comment allez-vous ce matin ?, me demande-t-elle
- Mon bandage est trop serré et du coup la plaie au niveau de l'aisselle s'est ouverte. Est-ce que je peux passer vous voir aujourd'hui ?
- Oui venez à l'hôpital, on va regarder cela ».
Il me faut en moyenne 25 minutes pour arriver à destination avec les transports en commun. Situé au cœur de Paris, dans un quartier touristique, l'hôpital est très bien desservi. Dans mon malheur j'ai aussi la chance de bénéficier de soins à proximité de mon domicile et de pouvoir faire plusieurs allers et retours dans la journée si nécessaire. Je ne vais pas me plaindre de ce côté-là car certaines personnes viennent parfois de lointaine banlieue, de province, et même de l'étranger pour se faire soigner dans cet établissement mondialement reconnu. A mon arrivée à l'hôpital, je me présente à une hôtesse d'accueil qui me demande de patienter dans le hall d'accueil. Quelques minutes plus tard, une personne m'invite à la suivre dans le laboratoire de prélèvement. Une fois installée dans la pièce indiquée je lui montre mon pansement.
« Vous avez bien fait de passer, me dit elle
- Ce bandage me comprime la cage thoracique
- C'est normal, c'est pour éviter l'œdème...
- Je sais mais c'est difficilement supportable
- On va arranger cela et je vais aussi refaire votre pansement au niveau de l'aisselle ».
Je profite alors de ce moment pour lui parler de mon opération de la veille :
« J'ai eu du mal à croire que je ne resterai qu'une seule journée à l'hôpital
- On fait de plus en plus de progrès à ce niveau là
- C'est incroyable, je n'en revenais pas. Par contre les résultats de l'analyse de la tumeur et du ganglion sentinelle ne seront connus que dans 3 semaines. C'est long je trouve. Ce serait tellement mieux si on pouvait raccourcir ce délai...
- Je vous comprends
- J'ai hâte d'être fixée sur la progression de ce cancer...
- Dites-vous que vous n'avez plus que quelques semaines à patienter, c'est bientôt là ».
Attendre, encore et toujours. Voilà tout ce qu'il me reste à faire avant d'être définitivement fixée sur mon sort...
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A quel prix ?
RandomJe m'appelle Camille et en août 2015 à 41 ans, j'apprends que je suis atteinte d'un cancer du sein agressif de grade 3, un cancer que l'on ne savait pas soigner il y a 15 ans. Cette maladie je vais devoir la combattre avec des traitements lourds dur...