Certaines personnes choisissent de poursuivre leur activité professionnelle pendant la maladie pour conserver une vie sociale. Me concernant, le poids des effets secondaires liés à la chimiothérapie était tellement important que je ne pouvais pas travailler. Eloignée du monde des actifs pendant une année entière, j'étais en outre trop fragile psychologiquement et je n'avais pas la force d'affronter le regard des autres. J'aurai pu retourner travailler après la radiothérapie mais je me sentais encore fatiguée. Du coup j'ai préféré attendre la rentrée. Depuis quelques jours, j'ai redémarré en douceur, soit 3 jours par semaine car mes traitements à l'hôpital ne sont pas encore terminés. Ce mi-temps thérapeutique me permet de retrouver petit à petit mes repères car je me sens un peu perdue après cette année hors-circuit. Et puis même si le sport m'aide beaucoup, je ne suis pas encore dans une forme olympique, loin de là.
Le matin de mon retour, j'ai repris les transports en commun et j'avoue que je n'étais plus habituée à voir autant de personnes "actives" autour de moi. Ces derniers mois, j'utilisais le RER en dehors des horaires de pointe et la plupart du temps je croisais des personnes âgées ou sans travail, voir des adolescents, des étudiants ou de jeunes mamans. Parfois aussi des femmes malades qui allaient au même endroit que moi. En fait il s'agissait essentiellement de gens qui, comme moi, ne travaillaient pas. Lorsque je suis arrivée dans mon bureau après un an d'absence, je me suis assise à ma place habituelle et j'ai regardé autour de moi. Rien n'avait bougé. J'ai alors commencé à toucher tout ce qui m'entourait : mon ordinateur, mes stylos, ma chaise... Tout cela était bien réel, je ne rêvais pas. Incroyable. J'ai profité de ma matinée pour saluer mes collègues qui ont été touchés par ce qui m'était arrivé. Ceci étant, peu ont osé véritablement m'en parler car comme je l'ai déjà écrit, cette maladie fait peur. Et puis on ne sait pas comment aborder ce sujet. Dans tous les cas j'espère qu'on finira par en parler plus facilement car c'est une réalité qui touche beaucoup de monde. Rien qu'en 2015 en France près de 400 000 personnes ont appris qu'elles avaient un cancer... Ce n'est pas rien...
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AléatoireJe m'appelle Camille et en août 2015 à 41 ans, j'apprends que je suis atteinte d'un cancer du sein agressif de grade 3, un cancer que l'on ne savait pas soigner il y a 15 ans. Cette maladie je vais devoir la combattre avec des traitements lourds dur...