Après avoir erré comme une âme en peine dans les couleurs de l'hôpital, je ne sais pas comment j'atterris dans le service de chirurgie. Aucun souvenir. Total blackout. Tout ce que je sais c'est qu'après avoir enfilé une tenue adéquate, je me retrouve dans une pièce où sont déjà présents un chirurgien et une infirmière. Je les salue tout en m'allongeant sur une table d'opération.
« Comment allez-vous ?, me demande le médecin
- Ecoutez on fait aller, ça ira encore mieux quand j'aurai passé la phase chimio
- Je vous comprends. Vous savez pourquoi vous êtes ici ?
- Oui, oui pour la pose du PAC
- C'est une petite intervention, vous verrez. Ça va être rapide. Le boîtier est placé en haut du thorax et relié au cathéter, lui-même placé dans une grosse veine profonde
- Pourquoi le traitement ne passe pas tout simplement par les veines de mon bras ?
- Les produits de chimiothérapie sont agressifs et leur injection répétée dans les veines des bras qui sont plus fines et plus fragiles, finirait par les abîmer. C'est pour cela que l'on met en place ce système
- Ah ok, je pourrai le voir, s'il vous plaît ? »
L'infirmière me montre alors un petit boîtier blanc relié à un cathéter.
« C'est celui que l'on utilise pour les enfants. Avant il était plus gros
- Ah oui, on a fait de gros progrès
- Oui, en effet
- Je vais commencer par vous administrer un anesthésiant », me prévient le médecin.
Ok pas de problème, de toute façon, je ne suis plus à une piqûre près. Quelques minutes plus tard, il fait une incision près de mon aisselle gauche, puis entreprend de placer sous la peau ce nouveau corps étranger.
« Ne bougez pas s'il vous plaît », me dit-il, tout en appuyant fortement sur mon thorax. J'espère que cela ne va pas durer longtemps car cette pression sur la thorax n'est pas très agréable. S'il continue comme ça longtemps je ne vais plus pouvoir respirer. Subitement je ne me sens pas bien et je me mets à trembler sur la table. Voyant mon état, l'infirmière me prend alors ma main pour tenter me rassurer :
« C'est bientôt fini ».
Il y a des moments dans la vie où certaines minutes vous paraissent interminables et c'est clairement le cas à cet instant précis. Je n'ai qu'une hâte c'est qu'on en finisse car l'anesthésiant ne fait bientôt plus effet :
« C'est bon, vous pouvez vous relever , m'indique le médecin, après avoir terminé de recoudre ma plaie. Pourriez-vous maintenant aller faire une radio ?»
Je m'exécute et 5 minutes plus tard je suis de retour, avec une bonne nouvelle :
« Le PAC est en place. Aucun problème à signaler
- Ok, vous pouvez vous rhabiller. Je vous laisse un livret de surveillance et une ordonnance avec des médicaments à prendre en cas de douleur ».
Rapide cette intervention, pas de doute là-dessus mais on ne peut plus intense. Je n'imaginais pas un seul instant que cette chirurgie serait aussi traumatisante et éprouvante. La plupart des personnes qui ont dû en passer par là vous diront la même chose : ils ont détesté la pose du PAC. Vraiment. Me concernant, j'aurai clairement préféré qu'on m'endorme. Bon c'est comme ça. Je vais me consoler en me disant que c'est fait et que je suis prête pour le grand saut dans l'inconnu...

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SonstigesJe m'appelle Camille et en août 2015 à 41 ans, j'apprends que je suis atteinte d'un cancer du sein agressif de grade 3, un cancer que l'on ne savait pas soigner il y a 15 ans. Cette maladie je vais devoir la combattre avec des traitements lourds dur...