15 mai 2016

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Julien, Louise et mes parents sont soulagés de voir que je vais mieux. La période la plus difficile étant désormais derrière moi, je vais pouvoir enfin retrouver, petit à petit, une vie normale. Étonnamment je me sens un peu perdue car, depuis un certain temps, la maladie a pris beaucoup de place dans mon quotidien. Du coup, pour m'aider à reprendre ma vie en main je suis partie en vacances en Sicile avec Julien. Je crois que je n'ai jamais autant apprécié cette semaine loin de Paris, moi qui viens de passer l'hiver en mode zombie, la plupart du temps dans mon lit, la fatigue ne m'ayant pas toujours permis de faire la différence entre le jour et la nuit. Mes cheveux ont également commencé à repousser et j'ai remarqué que leur couleur n'a pas changé. Tant mieux. J'aurai pu continuer à me couvrir le crâne en mettant un turban autour de ma tête (chaleur oblige) mais j'ai préféré opter pour la solution la plus radicale en me montrant tel que je suis. Dans la rue je sens bien que mon style ultra-court intrigue les passants et qu'ils se posent des questions. Est-elle malade ? Est ce qu'elle se donne des airs de rebelle ? Parfois j'aurai presque envie de dire aux personnes que je croise que ce n'est pas moi qui ait décidé d'avoir cette coupe de cheveux mais que c'est la maladie qui me l'a imposé, le cancer vous faisant passer d'un style à un autre sans vous demander votre avis. D'ailleurs, depuis que je suis tombée malade, j'ai pu expérimenter différents looks : avant de démarrer les traitements je portais un carré long classique. Puis pour anticiper les effets secondaires de la chimiothérapie, j'ai décidé de passer à une coupe encore plus courte. Lorsque mes cheveux sont tombés, je n'ai pas eu d'autre choix que d'adopter le style martienne et en ce moment-même je suis, dirons-nous, dans ma phase punk. D'ici quelques mois, je devrai retrouver une coupe plus normale qui me permettra de passer inaperçue. Encore un peu de patience, un tout petit peu de patience...  

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