D'ici peu, la radiothérapie sera terminée. Plus que quelques séances de grille-pain. J'ai hâte, tellement hâte. Ma peau rougit de plus de plus et j'ai désormais des sensations d'échauffement au niveau de la zone irradiée. Pour l'apaiser, je prends une douche froide après chaque séance. Hormis cela, je tiens le choc. Le radiothérapeute m'avait expliqué que l'on ne connaît pas à l'avance la réaction de chacun face aux rayons. On imagine que les personnes à la peau mate supportent mieux la radiothérapie que ceux, qui ont comme moi, la peau très claire. Cela ne veut rien dire. Dans mon cas je pensais vraiment que j'allais être brûlée car je suis plutôt sujette aux coups de soleil dès que je m'expose. Ce n'est pas le cas, j'ai de la chance de ce côté là.
Il m'arrive de repenser à l'année dernière, plus précisément au moment où je suis tombée malade. Cela fait presque déjà 9 mois. Que de chemin parcouru. Je suis toujours là, sachant que rien n'était gagné d'avance. Aussi incroyable que cela puisse paraître, je suis toujours parvenue à trouver la force nécessaire pour remonter à la surface, même dans les moments les plus difficiles. Parfois je me suis surprise moi-même car je ne pensais pas que j'étais aussi résistante. On ne soupçonne pas à quel point le corps et l'esprit ont des ressources. En définitive, je crois que je n'ai jamais perdu espoir, l'envie de vivre étant plus forte que tout. Toute ma vie, je garderai en mémoire l'appel du médecin qui m'apprenait que j'étais atteinte d'un cancer du sein. Sans parler du jour où l'on m'a annoncé mon traitement. Je n'oublierai jamais également le moment où les effets secondaires de la première chimiothérapie sont apparus. Il y a aussi la soirée où j'ai fait un malaise suite à la prise d'un anti-nauséeux. La perte de mes cheveux m'a aussi profondément bouleversée. Ces moments forts resteront à jamais gravés dans ma tête. Je ne pourrai jamais les effacer de ma mémoire. Durant ces longs mois à combattre la maladie, une seule chose ne m'a jamais quittée : la douleur physique. Très fréquente chez les patients atteints d'un cancer, elle est apparue après mon opération. Puis elle a atteint son apogée pendant la chimio. Aujourd'hui elle est encore présente mais dans une moindre mesure. Personne ne peut vraiment imaginer ce que l'on endure tant qu'on ne l'a pas vécu soi-même. Après ce que j'ai traversé, je comprends désormais mieux pourquoi certaines personnes veulent en finir parfois. Lorsque vous souffrez en permanence, vous n'avez qu'une envie : qu'on vous laisse tranquille, qu'on vous fiche la paix. Me concernant, je pense que j'ai atteint ma limite et qu'il est temps que tout cela s'arrête...
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RandomJe m'appelle Camille et en août 2015 à 41 ans, j'apprends que je suis atteinte d'un cancer du sein agressif de grade 3, un cancer que l'on ne savait pas soigner il y a 15 ans. Cette maladie je vais devoir la combattre avec des traitements lourds dur...