23 octobre 2015

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Le réveil est difficile après une nuit en pointillé. Les nausées sont omniprésentes et une extrême fatigue s'est abattue sur moi. C'est incroyable comme cela a été rapide. Ce matin, j'ai repris un comprimé anti-vomito comme on me l'a prescrit mais pour l'instant je ne vois aucun signe d'amélioration. On m'avait prévenue que les 72 heures post-chimio étaient les plus compliquées. Je confirme que c'est bien le cas. Quand j'y pense ce n'est pas le cancer qui me met dans cet état mais les effets secondaires du traitement pour le combattre. Les médicaments de chimiothérapie modifie la composition du sang en s'attaquant à la moelle osseuse, ce qui entraîne une baisse du nombre de globules blancs (et un risque accru d'infections !), mais aussi une baisse de globules rouges (on parle alors d'anémie) et du taux de plaquettes (ce qui augmente le risque d'hémorragie). Tout ceci faisant qu'il y a de quoi se sentir extrêmement fatigué. Mon corps est tellement affaibli qu'il m'oblige à rester la plus grande partie de mon temps au lit. Parfois je lutte pour me lever mais je ne tiens pas très longtemps en position debout. Julien est à mes côtés pour m'épauler en cas de besoin. On ne sait jamais. C'est comme si j'étais un zombie qui déambule dans les différentes pièces de l'appartement, de quoi vous donner l'impression d'avoir pris 40 ans en une soirée. Cette situation fait que je mets beaucoup plus de temps à faire quoique ce soit. Jamais de ma vie je n'ai été dans cet état. J'ai été malade comme tout le monde mais ressentir des nausées aussi violentes et un tel niveau de fatigue, cela ne m'était jamais arrivé. Je me demande si le mot fatigue est finalement bien adapté et s'il ne faudrait pas plutôt parler d'une sorte d'épuisement. J'ai également beaucoup de mal à avaler quoique ce soit car le simple fait de voir de la nourriture me répugne, moi qui adore manger. De toute façon tenir une fourchette relève quasiment de l'exploit. La seule chose que je peux faire c'est boire, boire beaucoup d'eau pour éviter la déshydratation. Et surtout attendre que cela passe car pour l'instant je ne maîtrise plus rien, plus rien du tout. C'est comme si quelqu'un d'autre s'était emparé de mon corps et qu'il avait pris les commandes à ma place... Incroyable mais vrai...  

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