ABEL ET LA BÊTE

4

Inès (la bête)

— Que se passe t-il ? Tout va bien papa ?

— Oui ! Ne t'inquiètes pas, je suis en pleine forme. Assieds toi ! Tu veux bien ?

Je m'exécute en lançant un regard à ma petite sœur Lili. Essayant de comprendre le pourquoi de sa présence ici ?

— Je t'écoute ? Qu'est ce qui ne pouvais pas attendre ce soir ?

— Ta sœur sort cette nuit et je voulais qu'elle soit présente !

— Ok ! Nous sommes là ! Alors vas-y ! Qu'avais-tu de si urgent à nous dire ?

— Pour commencer, promets-moi que tu vas m'écouter jusqu'au bout et ne pas t'énerver dès les premières secondes ?

Ça m'annonce rien de bon ! Quand il commence ainsi, c'est ce qu'il a, à me dire, ne va pas me plaire du tout ! Depuis la mort de ma mère, il prend toujours des pincettes avant de me parler, de peur de me froisser ou bien de m'énerver pour un rien. Mais la plupart du temps, je suis obligée de le contre-dire car il pense savoir ce qui a de mieux pour moi, mais il se trompe constamment !

Mais c'est mon père et je l'aime plus que tout ! Il pense toujours bien faire ! Que voulez vous, les parents sont là aussi pour nous gâcher un peu la vie, pas seulement pour nous la rendre un peu plus simple...

— Je ferais mon possible !

— J'ai parlé avec un vieil ami qui souhaite marier son fils...

— Et alors ? Que venons nous faire là-dedans ?

— Laisses-moi terminer !

— Excuses-moi !

— Donc, il m'a demandé si je serais d'accord pour qu'il puisse te le présenter ?

— Ah ! Ah ! Ah ! C'est une blague ? Où sont les caméras ?, je regarde partout pour voir si j'en aperçois une.

Comment peut-il m'annoncer un truc pareil ? Et quel homme est assez bête, pour souhaiter à son enfant de se marier avec une femme comme moi ? Bon, je suis intelligente, une fille bien élevée et de bonne famille mais je n'ai rien qui puisse attirer un mec, non rien ! Ils partent tous en courant, sauf un, il y a quelques mois de ça mais il ne savait pas... Bon revenons, à ce que mon père me dit.

— Inès ! Je suis sérieux ! Il aimerait que tu épouses son unique fils.

Je faillis m'étouffer avec ma propre salive devant cette situation rocambolesque. Mon paternel ne pense pas sérieusement que je puisse accepter une telle proposition, j'espère.

— Abel est beau gosse et très intelligent !

— Alors pourquoi il n'a pas une femme ? Et pourquoi son père veut-il que je l'épouse ? Moi ?

— Il est plutôt le genre d'homme comme ta sœur, si tu vois ce que je veux dire...

— Oh ! Je ne le suis pas à ce point là !, proteste maintenant Lili les propos de mon père.

— Il aime les hommes ?

— Non !, rit-il à mon absurdité. Il est comment dire...

— Un homme à femme !, finit par déclarer ma petite sœur.