ABEL ET LA BÊTE

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Inès (la bête)

Qu'est-ce qui m'a pris de ne pas frapper à cette maudite porte à l'instant ? Pourtant, mon père m'a toujours appris à le faire ! Selon lui, il ne faut jamais entrer dans une pièce sans y être invité, au risque d'entendre et de voir des choses pas très confortables... Il a entièrement raison ! J'aurais dû toquer et attendre qu'on m'autorise à y entrer, mais au lieu de ça, j'ai vu une femme complètement nue sur Abel. C'était dérangeant ! Dégradant ! Complètement embarrassant, tant pour lui que pour moi ! Cet homme n'a aucune limite ! Il aurait pu tout de même fermer sa porte de l'intérieur, cela m'aurait évité ce désagrément.

— Inès ? me surprend le père d'Abel dans le couloir.

— Monsieur Faro !

— Appelez-moi José ! Vous êtes venue voir mon fils ?

— Oui, mais...

— Il n'est pas là ?

— Si ! Mais...

Je ne vais tout de même pas dire à son père qu'il est en train de s'envoyer en l'air avec une libertine, une femme qui exerce le plus vieux métier du monde... En tout cas, c'est ce qu'elle m'a parut être. D'ailleurs, comment cela se fait t-il, qu'Abel se retrouve avec ce genre de personne ? J'ai toujours entendu dire qu'il ne couchait qu'avec des filles de sa catégorie sociale... C'est étrange ?

— Vous allez bien ?

— Oui ! Désolée ! Je suis un peu sur les nerfs !

— A cause de mon fils ?

— Oui... Non !

Et voilà, on peut dire que j'ai perdu tous mes neurones, je suis folle ! Du moins, c'est ce que doit penser José.

— Je n'ai simplement pas de temps à perdre, et Abel est occupé... je tente de me rattraper.

Mais je crois que le mal est fait ! Il doit me prendre pour une cinglée ! Il me regarde comme si je venais de débiter des âneries.

— Inès ! Pouvons-nous parler un instant ?

Bon, c'est véridique ! Il me prend bien, pour une folle à lier, qui ne sait plus ce qu'elle dit !

— Monsieur Faro, je parais un peu déboussolée, mais je vous rassure, je vais bien !

— Content de l'entendre ! Mais j'aimerais avoir une petite discussion avec vous, si vous le voulez bien ? Venez dans mon bureau !

Je crois que je ne peux pas refuser. Je le suis de près tout le long du couloir jusqu'à sa table de travail. Je m'assieds en face de lui et attends qu'il commence son speech.

— Je voulais vous dire que je suis au courant de votre petit secret !

Secret ? Mais de quoi il me parle ? Je ne lui cache rien !

— Je sais pour votre accident, ainsi que vos marques sur le visage et sur une grande partie de votre corps... me débite t-il sans reprendre son souffle.