ABEL ET LA BÊTE

40 suite

   Abel

 Son visage change du tout au tout. Elle est fâchée, mais pas surprise pour autant, comme si elle s'en doutait...

— Tu t'es rapproché de moi, pour lui montrer que tu pouvais avoir une relation sérieuse avec une fille ? Et pour t'éviter un mariage désastreux ?

Elle a tout compris. Sauf, que je ne pensais pas qu'elle était aussi géniale ! Elle est parfaite sur tous les points. Elle est loin d'être stupide et encore moins la bête que tout le monde à l'air de dire.

— Si au début, j'admets que c'était le cas ! Par la suite, j'ai appris à te connaître et je me suis attaché à toi !

— Es-tu vraiment l'homme que j'ai côtoyé durant ces semaines, ou, une toute autre personne ?

Et voilà, je vais la perdre avant même de l'avoir eu !

Si je lui avoue que non, elle s'en ira, mais si au contraire, je lui mens en lui disant que je suis bien la personne qu'elle croit que je suis, j'ai encore mes chances... Que faire ? Je tiens énormément à elle ! Je ne veux pas qu'elle disparaisse de ma vie, car j'ai été un crétin, mais d'un autre côté, je ne peux pas continuer à lui mentir sans vergogne. Elle va finir par le découvrir, c'est sûr !

— Je suis... je ne suis... Merde ! Je ne sais pas comment te dire !

— Tu t'es fait passer pour un autre !

— Oui !... Non !... Si !...

Elle me fixe dubitative. Je la comprends, je ne suis pas très clair. Je voudrais trouver les mots pour lui dire, que je suis la même personne, enfin presque... J'ai peut-être un peu exagéré sur certaines de mes qualités, mais rien de très grave en somme.

— Qui es-tu Abel ?

Qui je suis ? Ça ne se voit pas ! Je suis celui qui se trouve devant elle actuellement ! Un abruti !

— Je suis celui que tu as côtoyé durant ces semaines... je m'arrête un instant avant de poursuivre : Bon, il est vrai que je ne suis pas le genre de personnes à donner de son temps aux autres...

— Non ! Je l'avais deviné ! Toi, tu préfères faire de gros chèques aux associations.

— J'ai fait une promesse à ma mère avant son décès, et à chaque fin d'année, je verse une somme importante à une structure différente. Je favorise celles qui viennent en aide aux enfants et également celles qui soutiennent les familles qui ont perdu un proche suite à une maladie incurable.

C'est la première personne a qui je dis tout ça. Même mon père n'est pas au courant de mes démarches auprès des associations. Je compte tenir mes engagements envers la seule et unique femme qui savait lire en moi. Avant c'était ma mère qui se chargeait de tout cela, maintenant qu'elle n'est plus là, je suis le seul à pouvoir le faire.

— C'est très généreux de ta part. J'ai appris pour ce midi !

— Ne crie pas victoire trop vite !