29

1.4K 172 16
                                    

Inès (la bête)


— Seigneur, je vous en prie, aidez-moi à remettre de l'ordre dans mon esprit ! Je suis tellement chamboulée ! Je ne sais plus qui croire ? Mon cœur, ma tête ou mon corps... Et les anges ? Étaient-ce vraiment un signe venant de vous ? Que dois-je faire ?

— Inès, tout va bien ? me surprend le curé de la paroisse.


Je suis venue en avance aujourd'hui, j'avais besoin de me recueillir, avant que l'Église soit pleine de monde pour la messe dominicale. Je n'arrive pas à me décider. Je ne sais pas, si je dois, ou non, tenter ma chance avec Abel.


— Père Adriano ! Je ne vous avais pas entendu arriver ! je me lève d'un bond.

— J'ai vu ça ! Vous semblez tourmentée mon enfant !

— Je le suis ! J'ai l'impression de ne plus rien savoir !


Peut-être, peut-il m'aider à y voir plus clair ? Est-ce Dieu qui me l'envoie ?


— Comment ça ? Vous m'inquiétez !

— Je crois que je suis amoureuse... j'annonce sans trop de conviction puis je m'arrête pour prendre conscience de ce que je viens de dire, avant de poursuivre : Mais je ne pense pas qu'on soit fait pour être ensemble, du moins, je n'en sais rien !


Je m'agite dans tous les sens, je ne parviens pas à rester en place. Rien qu'à l'idée d'aimer Abel, me fait frissonner. Et si c'était vraiment ce que je ressentais, si j'étais réellement amoureuse de cet imbécile de coureur de jupons ?


— Inès, calmez-vous ! m'incite t-il à me poser auprès de lui pour l'écouter. Nous allons reprendre tout ça du début, je vous sens très dubitative concernant vos sentiments à l'égard de cette personne que vous dîtes aimer... Comment vous vous êtes rencontrés ?


Je lui déballe presque tout, sans entrer dans les détails bien sûr, je ne veux pas qu'il croie que j'ai besoin qu'on m'organise des soirées pour que je rencontre des hommes. Donc, je lui parle seulement de l'amitié qui unit nos parents, notre rencontre à ce fameux dîner organisé par nos père respectifs, en passant par le soir où Abel m'a vu sans maquillage et sans oublier la plage, mais j'omets de lui raconter qu'une voyante m'avait prédit cela. Je ne pense pas que la magie soit bien vue au sein de l'église.


— Si vous voulez mon avis, cet homme compte beaucoup pour vous. Les réactions que vous avez en sa présence indiquent que vous n'êtes pas indifférente à son charme, bien au contraire. Le problème qui se pose, c'est que vous avez peur !

— Oui, bien sûr que j'ai peur ! Comment ça pourrait être autrement ?


Je ne vais pas le nier. Je crains énormément les conséquences de mon mensonge. Je suis presque certaine que le fils Faro n'acceptera jamais de se montrer au bras d'une défigurée.


— Inès, dites-vous, que vous n'avez rien à perdre, seulement à y gagner !

— Ce n'est pas si simple !

— Vraiment ? Pourquoi ?

— Je sais que si je m'attache de trop à lui, je finirais par souffrir ! Et j'en ai plus que marre de subir des déceptions. Vous comprenez, j'espère ?

ABEL ET LA BÊTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant