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Inès (la bête)


Après réflexion, je me suis décidée. J'ai conduit jusqu'ici dans l'espoir de voir mon avenir devenir un peu plus radieux. J'espère seulement qu'il ne refusera pas de m'écouter, je dis ça, mais j'ignore si je vais arriver à dire quelque chose. Je suis tellement gênée par cette situation, que j'aimerais m'enfuir. Comment j'ai pu agir de la sorte ?

Je tourne en rond dans cette immense pièce depuis deux bonnes minutes, son père doit être en train de le convaincre de bien vouloir me recevoir... Puis je m'immobilise subitement paniquée par les sons que j'entends, il arrive.


— Qu'est-ce qui te prend papa ? Ce n'est pas un de nos meilleurs clients qui vient me saluer, si ? dit Abel à son père.


J'en conclu qu'il ne sait pas, que c'est moi, qui désire le voir... Et cela me terrifie encore plus. Je voudrais pouvoir me cacher, je cherche comment m'échapper sans être vue, mais rien à faire !


— On ne reçoit personne dans cette tenue mon garçon !

— Je sais ! Mais je n'ai pas envie de m'habiller ! D'ailleurs, je n'avais aucune envie de sortir de mon lit, c'est toi qui m'y as forcé !


Les voix approchent, et moi, je panique encore plus, devenant complètement confuse lorsque je l'aperçois quasiment nu, vêtu seulement d'un caleçon très moulant, nos regards se croisent et je sens à nouveau le sol se dérobé sous mes pieds. Dieu qu'il est séduisant ! C'est la première fois que je le vois ainsi. Lorsque l'on a fait l'amour, on était dans l'obscurité la plus totale que je n'ai pas eu la chance de me rincer l'œil.


— Inès ? sort-il sceptique, ce qui m'étourdie encore plus.


Heureusement pour moi, qu'un fauteuil se trouve juste à côté de mes fesses, je m'y engouffre précipitamment avant de tomber comme une merde.


— Je vous laisse ! Bonne discussion ! disparaît monsieur Faro dans une autre pièce.


Abel reste incrédule ! Il ne sait pas si ce qu'il voit est vrai. Il se frotte les yeux à plusieurs reprises, signe, qu'il pense être en train de rêver. Puis il me fixe, s'approche tout doucement, doutant toujours de ma présence, puis il me sourit, ce qui éclaircit son beau visage. Cette lumière me fait pousser des ailes, je me lève d'un bond et m'avance vers lui. Dès que j'arrive à sa hauteur, je lui caresse sa joue gauche.


— Je ne dors pas ? Tu es bien là ?

— Oui ! Je suis bien ici.


Ses yeux s'illuminent encore plus et je fonds en larme. 


— Inès qu'est-ce qui se passe ? me prend t-il le visage en coupe tout en m'essuyant les yeux.


Il me regarde interloqué, n'y comprenant rien ! Mais à vrai dire, moi non plus ! Je vois bien dans son regard qu'il n'est pas du tout fâché contre moi, il est juste perdu, tout comme je l'étais, il y a moins d'une heure, quand son ami m'a assuré qu'il m'aimait.


— C'est vrai ? je lui demande confirmation.

— Qu'est-ce qui est vrai ?

ABEL ET LA BÊTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant